Roadtrip dans le Finistère nord: nos idées de visites et choses à voir

De retour de nos 2 mois en Bretagne, on prend enfin un peu le temps de se replonger dans les photos et de commencer notre série d’articles sur la région. Notre road trip en Bretagne a clairement été rythmé au gré des “Randos bière” et nous vous en dévoileront plus en début d’année prochaine… Mais qu’on se rassure, durant ces 2 mois nous n’avons pas fait “que” randonner et boire des bières artisanales. 😉

Il y a quelques régions dans lesquelles nous nous sommes un tantinet plus attardés et on s’est dit qu’on allait partager par ici nos coups de coeur. On attaque donc cette petite série d’articles 100% breizh par une région qui nous a tout particulièrement envoutée: le Finistère Nord

Avant de commencer avec l’article à proprement parlé, je me suis dit qu’une petite situation géographique était de mise. La Bretagne est la région se trouvant le plus à l’ouest de la France et le Finistère est le département le plus à l’ouest de cette dernière.

En parlant avec des amis qui habitent vers Brest, ils nous disaient que le Finistère sud ou encore la presqu’île de Crozon étaient des endroits très prisés mais que, bizarrement, le Finistère nord était bien moins connu et visité. Et on est forcé d’admettre que, lors de nos 2 dernières visites dans le Finistère en 2017 et 2018 nous avions effectivement fait l’impasse sur cette partie. Nous avions visité le sud Finistère, nous avons parcouru 80km le long du GR34 sur la presqu’île de Crozon et nous avions même fait une incursion dans le “Kreizh Breizh” (centre Bretagne) et la région des Monts d’Arrée… Mais la côte nord? Niet… Bref, en 2021 nous avons remédié à ce grand manquement et avons passé une dizaine de jours à explorer le coin entre Carantec et Brest.

Balade sur l’île Callot à marée basse

Par souci de facilité de lecture nous avons décidé de présenter les différents endroits dans un ordre “géographique” en suivant la côte nord de haut en bas et d’est en ouest. On commence donc ce petit tour en Finistère Nord par un premier arrêt de choix: la petite ville de Carantec, pour une départ de balade sur l‘île Callot.

L’île Callot est un endroit vraiment unique: une île à laquelle on peut accéder à pied (ou en voiture si on est résident) en empruntant la route submersible. Késako? Ben tout simplement une route qui passe dans la mer et qui se révèle à marée basse! Au moment où l’eau se retire, les pêcheurs à pied viennent ici pour ramasser des coquillages et crustacés tandis que les badauds empruntent la chaussée pour rejoindre l’île Callot.

L’île en elle-même n’est pas très grande; 2,15km de long et en tre 15 et 300m de large. Cela laisse donc amplement le temps d’en faire le tour avant que l’eau ne remonte! Petit bout de terre un peu isolé du monde, il ne compte plus que 9 familles qui y vivent à l’année. Le reste des maisons sont des locations saisonnière ainsi que des maisons de vacances. Mais bien qu’habité, l’endroit est une belle escapade nature et sauvage! On vous conseille d’ailleurs vivement de “monter” au point culminant de l’île qui se trouve à la chapelle de Notre-Dame de Callot. Vous noterez que j’ai mis des guillemets autour du mot monter, c’est simplement qu’avec une altitude maximale de 38m on ne va non plus appeler ça une ascension. 😉

Derrière la chapelle, on vous conseille de suivre le petit sentier qui va sur la pointe nord! Vierge de toute habitation, cette dernière langue de terre est vraiment magnifique; on entre dans un paysage mêlant roches granitiques et dunes sauvages.

Le temps que vous aurez à disposition sur l’île avant de revenir dépend énormément du coefficient de marée. Lorsqu’il est au plus haut vous pouvez rester plus de 4 heures sur l’île! Mais pas d’inquiétude, même les jours de plus faible coefficient il est aisé de faire le tour de l’île en moins de 2h.

Meneham et la côte des légendes

En longeant la côte en direction de l’ouest, un autre spot à ne pas manquer (selon nous) c’est le site de Meneham. En fait son nom breton est “Menez Ham” qui se traduit par hameau derrière le mont. Et c’est exactement ce dont il s’agit! En fait, Meneham est un ancien village construit au XIXème siècle à côté d’un corps de garde qui a lui été bâti en 1756 entre les rochers. Suite à la seconde guerre, le hameau a été peu à peu laissé à l’abandon mais il a depuis été racheté par la commune de Kerlouan qui a pris la décision de le restaurer. L’endroit n’est plus un village à proprement parlé mais on y retrouve une auberge, un gîte, le bureau de l’office de tourisme et un espace muséographique, le tout dans des maisons au toit de chaume.

Mais au-delà du village, nous vous recommandons clairement de prévoir un peu plus de temps et de partir vous balader le long de la côte! Notre conseil? Suivez la plage en direction de l’est et allez jusqu’au phare de Pontusval. La balade fait 5 km (en aller-retour). Vous pouvez soit suivre le sentier côtier ou sinon, mieux encore, longer la plage. Toute la côte est parsemée de rochers qui ont été comme sculptés par la pluie et le vent… C’est tout simplement grandiose!

Le pays des Abers – Finistère nord

Selon le Larousse un aber est une partie étroite d’une rivière avalée par la mer et toujours selon la définition il s’agit d’un nom qui peut s’utiliser dans toute la Bretagne. Quelle ne fut pas notre surprise quand nous sommes arrivés chez nos copains de Brest et qu’ils nous ont tout de suite corrigé quand on a parlé “d’aber” en mentionnant les estuaires du sud… Non non, les abers sont typiques du Finistère Nord et ils sont au nombre exact de 3: l’aber Wrac’h, l’aber Benoit et l’aber Ildut.

Le reste? Ce sont des Rias ou à la rigueur des estuaires! Est-ce foncièrement la même chose? Probablement oui… mais si vous voulez marquez des points avec des finistériens du nord ben vous savez quoi dire maintenant. 😉

Note: on va principalement vous parler des abers dans un sens général. Si vous voulez voir les emplacements précis d’où nous avons pris les photos, rendez-vous à la carte en fin d’article. On a mis des épingles sur les plus jolis points de vue d’où observer ces estuaires.

Le phare de l’île vierge – point de vue de Castel Ac’h

A l’entrée de l’aber Wrac’h se trouve le plus grand phare en pierres taillées du monde (82,5 m): le phare de l’île vierge! Nous n’avons malheureusement pas eu l’occasion d’aller le visiter (note: il est possible d’y aller à pied lors des grandes marées ou alors en prenant une navette). Une fois qu’on a gravi les 360 marches pour arriver au sommet on a, apparemment, une vue à couper le souffle. Pour notre première visite dans le coin on se sera contenté du point de vue de Castel Ac’h pour l’observer mais on espère clairement avoir l’occasion d’y aller un jour. En plus depuis 2021 il est maintenant possible de passer la nuit dans l’ancienne maison du gardien. Nul doute que cette expérience doit être assez unique. Plus d’infos sur le gîte.

L’aber Wrac’h

L’aber Wrac’h est le plus long du trio et celui qui est souvent le plus connu! Lors de notre séjour dans le Finistère nord, nous avons eu la chance d’avoir des amis en or qui nous ont prêté leur maison donnant pile sur l’aber Wrac’h. (Merci Cyril et Sophie!) Pendant une semaine, nous étions au premières loges pour observer les changements radicaux de paysages au gré des marées. Pas loin de chez eux se trouve d’ailleurs l’un des plus beaux points de vue sur l’aber Wrac’h (on vous a mis l’emplacement sur la carte à la fin). Tous les jours, lors de nos promenades avec Winchy on s’arrêtait là pour admirer le paysage.

Si vous êtes d’humeur plus sportive et que vous voulez découvrir l’aber Wrac’h à la force des mollets, on vous conseille vivement le sentier côtier entre la plage de Ker Ar Guevet et les dunes Sainte-Marguerite. Ce tronçon vous fera passer juste en face de l’île Cézon et son célèbre fort Vauban. A marée basse il est d’ailleurs possible de rejoindre l’île à pied et de visiter le fort en compagnie d’un guide de l’association (uniquement de mai à septembre et sur inscription auprès de l’office du tourisme).

Depuis le fort, le sentier côtier continue pour passer sur la côte ouest. On quitte à proprement parlé l’aber Wrac’h et on s’approche de l’embouchure de l’aber Benoit. C’est fou car d’une côte à l’autre les paysages changent radicalement! On passe des plages de sable blanc à un paysages de dunes sauvages (les dunes de Sainte-Marguerite) et peu après on arrive sur la plage de Sainte-Marguerite. Ce spot est très connu des amateurs de kite car c’est apparemment un très bon spot pour s’initier (peu de vagues et beaucoup de vent).

L’aber Benoit

Celui-ci c’est tout naturellement le chouchou de Benoit. 😉 Un aber qui porte son nom, on ne pouvait décemment pas venir dans la région et ne pas au moins aller y faire un petit tour. Nous l’avions entre-aperçu en revenant des dunes de Sainte-Marguerite mais sur les conseils de nos copains on s’est également rendu au point de vue qui surplombe la plage de Béniguet. Et bien nous a pris! Cet endroit est vraiment splendide et il vaut carrément la peine de descendre sur la plage pour admirer davantage le paysage.

Les 2 première photos sont prises depuis la rive sud (vers la plage de Béniguet , tandis que la dernière c’était le long de la rive nord. (voir les emplacements précis sur la carte en fin d’article)

D’aber en aber par la route des tempêtes

Après quelques jours dans le pays des abers nous avons décidé de descendre en direction du Conquet. Lorsqu’on a évoqué ce plan à nos amis ils nous ont immédiatement conseillé de prendre la route côtière. Certes plus longue, elle est par contre juste sublime! On s’est arrêté à plusieurs reprises pour des pauses photos mais je crois bien que le tronçon le plus spectaculaire était celui dit de la “route des tempêtes”. Entre les localités de Tremazan et Penfoul, la D127 passe au plus près de l’eau. Lors de notre road trip il faisait grand beau, mais nous n’avons aucun mal à imaginer qu’en cas de tempête cela doit être encore plus impressionnant! Bref, nous n’avons pas d’endroit en particulier à vous recommander le long de cette route, mais si vous êtes dans le coin en voiture, n’hésitez pas à prendre cet itinéraire!

La presqu’île Saint-Laurent

En nous rendant au Conquet nous avons marqué un dernier arrêt le long de la côte: la presqu’île Saint-Laurent. Ce mini bout de terre rattaché au continent par un isthme est idéal pour un rapide bol d’air iodé! Les paysages sont grandioses et le tour est très vite fait (30 minutes à peine). Bref un petit stop panoramique le long de la côte pour se dégourdir un peu les jambes (ou celles de Winchy dans notre cas… c’était d’ailleurs la raison de notre arrêt mais on ne regrette pas du tout!)

Info: Garez-vous au petit parking qui se trouve directement au début de la presqu’île. Un sentier (balisé) fait le tour complet. Ne ratez pas le point de vue qui se trouve sur le rocher au niveau de la pointe nord-ouest!

Autour du Conquet – pointe sud ouest du Finistère Nord

La petite ville maritime du pays d’Iroise est surtout connue pour être le second plus grand port de pêche de France ainsi que le point de départ pour les îles d’Ouessant et de la Molène. Pour notre part, nous ne sommes pas venus ici pour déguster des coquillages ni pour faire une excursion sur les île… Non non, comme souvent c’est la rando qui nous menée ici. 😉 Et à ce niveau, on peu vous confirmer que le coin vaut le détour! Le GR34 passe bien évidemment par là et le sentier côtier reliant le Conquet à la pointe Saint-Mathieu est vraiment spectaculaire.

Pour explorer les environs on s’est garé vers la presqu’île de Kermorvan et avons emprunté la passerelle piétonne qui enjambe la Ria pour rejoindre le centre ville. Notre idée de base était de nous garer de ce côté pour, d’une part éviter de rentrer dans les ruelles étroites du centre avec notre van mais aussi car nous voulions terminer la journée au phare de Kermorvan car il est apparemment magnifique. On ne pourra pas vous en dire plus sur ce phare malheureusement car nous avons terminé la rando sous des trombes d’eau et nous sommes précipité dans le van pour être au sec. 😉 Mais si vous êtes dans le coin, il parait que le phare et la pointe valent la peine… vous nous en direz des nouvelles!

Quelques photos du Conquet lors “du calme avant la tempête” 😉

La pointe Saint-Mathieu et son abbaye

A 4 km au sud du Conquet se trouve un site incroyable qui attire bon nombre de visiteurs chaque année: la pointe de Saint-Mathieu , son phare et son abbaye. Quand on arrive ici on a comme la sensation d’être au bout du monde; des falaises abruptes, des vagues qui s’échouent bruyamment et un vent qui décoiffe (au sens propre comme au figuré). Mais ce qui rend ce site encore plus spectaculaire c’est sûrement le fait qu’il abrite également les ruines d’une ancienne abbaye datant du XIème siècle! Jusqu’à la révolution française, les lieux étaient occupés par des moins bénédictins qui assuraient la sécurité de la côte en allumant un feu au sommet d’une tour. Abandonnée depuis, elle a “perdu” son toit, mais c’est indéniable: son charme est resté!

Juste à côté se trouve depuis 1835 un phare haut de 37m. Durant les vacances scolaires il est d’ailleurs possible de le visiter. Nous aurions été bien curieux de voir le panorama de là-haut, mais malheureusement nous étions “hors-saison”. Une prochaine fois! 🙂

Le jardin du Vaéré

Voilà un endroit bien atypique du Finistère sur lequel nous sommes tombés pendant notre rando-bière… Le jardin du Vaéré! Un peu perdu “au milieu de rien” se trouve cette petite oasis de verdure et d’architecture miniature. Mais avant de vous en dire plus je crois qu’un petit contexte historique s’impose. En fait cet endroit est l’oeuvre d’un passionné nommé Gaby Quellec. En 1970, lors du remembrement des parcelles, le lavoir du Vaéré est enseveli sous de la terre et des débris. Gaby avait des souvenirs de ses parents utilisant encore ce lavoir et il a voulu lui rendre son éclat. Armé de sa brouette et d’une pelle il a d’abord commencé par remettre à jour le lavoir. Une fois cette première mission terminée, il a investi tout son temps et son énergie pour développer ici un magnifique jardin entourant le lavoir. Le jardin comporte bien évidemment de nombreuses fleurs et plantes, mais Gaby ne s’est pas arrêté là: il a construit des répliques miniatures de phares, maisons villageoises, etc. Un travail de titan qui est tout simplement grandiose!

Le jardin est “privé” mais un panneau placé à l’entrée invite les visiteurs à venir le découvrir. Malheureusement, nous étions ici en automne et il est évident que le lieu est probablement encore plus exceptionnel au printemps ou durant l’été (avec tout en fleurs). Bref, si vous venez dans la région du Conquet on vous recommande vivement le petit détour par le jardin du Vaéré!

Brest – petite balade urbaine

Et si nous terminions par le “vilain petit canard” du Finistère? Non j’exagère, mais il est vrai que Brest ne détient pas la réputation d’être la plus belle ville de France. Malheureusement presque entièrement détruite lors de la seconde guerre mondiale, la ville n’a pas spécialement cherché à respecter son architecture d’antan lors de sa reconstruction. D’autres villes comme Saint-Malo ont également beaucoup souffert des bombardements, mais cette dernière a été reconstruite pour ainsi dire à l’identique. A Brest on dirait un peu qu’ils ont eu un prix de gros sur le béton… 😉

D’un point de vue esthétique, le fait que Brest soit la seconde base navale de l’armée française n’arrange pas beaucoup les choses si vous voulez mon humble avis. Presque l’ensemble de la zone maritime est militarisée et donc non développée d’un point de vue de l’urbanisme.

Après, on ne va pas dire qu’il n’y a rien à voir à Brest! Plus grande ville de la région, Brest est résolument tournée vers la mer, dynamique et en pleine mutation. De nouveaux quartiers voient le jour et amènent avec eux une riche offre culturelle et artistique. Ville étudiante, on y retrouve également de nombreux bars et évènements.

Nous y sommes venus une journée pour créer un itinéraire de randonnée urbaine (que vous retrouverez dans notre prochain livre à venir). Et bien évidemment, nous continuons à avoir un faible pour les paysages côtiers et nature, nous allons admettre que Brest nous a surpris en bien. 😉 Le quartier de la Recouvrance et plus particulièrement les ateliers des Capucins par exemple sont vraiment hyper chouettes! Perché en hauteur face au château et la rade, les ateliers des Capucins sont les anciens ateliers mécaniques de l’arsenal de Brest. Inauguré en 2016, cet espace culturel regroupe médiathèque, espaces de coworking, incubateur de start-up, salle de grimpe, expos, bars & restos et même une brasserie artisanale (la brasserie Origines). 🙂 Un endroit vraiment unique qu’on a beaucoup aimé découvrir!

Notre carte du Finistère nord – planifiez votre road trip

Pour terminer cet article, voici une petite carte interactive des endroits mentionnés ci-dessus. Bien évidemment, nous sommes bien loin d’avoir tout vu dans le Finistère Nord, mais on espère que notre petite sélection vous donnera déjà quelques idées pour votre future escapade bretonne. 😉 Cliquez sur les épingles pour voir une photo de l’endroit.

On vous souhaite plein de belles découvertes en Bretagne et on vous dit à très vite pour la suite de nos aventures 100% breizh. Kenavo!

Épingler cet article