
Le week-end dernier, nous sommes rentrés en Suisse afin de fêter l’anniversaire de mon père. Ce qui à la base devait être une rapide petite escapade de 24 heures en Appenzell s’est transformé en une petite aventure à travers le Tyrol et même l’Italie. Mais avant de vous raconter comment on s’est retrouvé dans le Tyrol italien, commençons par le commencement!
Appenzell
Tout avait pourtant très bien commencé! Après un trajet en train de 6 h 30 avec wifi pendant lequel nous avons pu préparer quelques articles pour le blog, nous sommes arrivés à Gais, un petit village appenzellois typique. On vous aurait bien ramené quelques photos sympas des petites maisons appenzelloises et des vaches. Mais le hic, c’est que la pluie diluvienne qui s’est abattue sur nous pendant toute la durée de notre séjour, nous a littéralement cloués à l’hôtel…
Mais parce qu’on n’est pas vache, on vous met une petite vidéo dans laquelle vous verrez une démonstration de Hackbrett. En français, ça s’appelle le tympanon ou Hammered dulcimer. Mais j’ai décidé de vous parler comme à des locaux, hein 😉.

Le Hackbrett est un instrument de musique qui tire ses origines du Proche-Orient. À vrai dire, de nombreux pays se disputent son invention. Mais quoi qu’il en soit, c’est un instrument qui fait partie de la culture musicale folklorique de nombreux pays, et bien entendu la Suisse ne fait pas exception!
Bon aller, et parce qu’un peu de chauvinisme ne fait pas de mal, je peux vous dire qu’en Suisse nous avons un des meilleurs joueurs de Hackbrett: Nicolas Senn. De plus, il a accepté de venir faire une surprise à mon papa pour son anniversaire. Vous n’êtes pas convaincus? Je vous laisse admirer la vidéo!
Ne vous laissez pas berner par le rythme tranquille du début: ça s’accélère de plus en plus! Les 30 dernières secondes de la vidéo sont vraiment folles !
Les intempéries en Autriche
Pendant que nous faisions donc tranquillement la fête, la pluie n’a cessé de s’abattre sur l’Autriche et Appenzell. Au moment de retourner à la gare, nous avons bien vu que les ruisseaux et les rivières étaient en crue et que quelques lacs s’étaient formés dans les champs, mais nous étions loin d’imaginer ce qui était en train de se tramer en Autriche.
Mais bon, comme on vous le disait, nous ne nous sommes doutés de rien et sommes donc montés paisiblement dans le train en nous disant que nous serions à la maison dans environ 6 h 30… Le trajet se passe bien jusqu’à Innsbruck; nous étions bien installés quand soudain la voix du chef de train retentit dans le wagon: “Mesdames et Messieurs, nous arrivons en gare d’Innsbruck. Suite aux événements climatiques qui touchent actuellement la partie centrale de l’Autriche, ceci est le terminus de ce train. Tout le monde descend s’il vous plaît».
Au moment de l’annonce, nous avons rencontré celui qui aura été notre compagnon d’infortune pour les 36 heures à venir. Gaspard, un Français également expatrié en Autriche, qui faisait le trajet entre la Suisse et Vienne, comme nous. Nous nous sommes donc retrouvés à 3 à descendre du train afin d’aller chercher des informations.
Recherche désespérée d’informations
Autant vous le dire tout de suite, les quais de gares étaient noirs de monde. Les employés des chemins de fer autrichiens, qui s’activaient avec leur gilet orange pour donner des informations, n’ont pas vraiment fait avancer le Schmilblick… Par contre, j’ai bien ri en entrant dans le hall. Rigueur autrichienne, vous dites? Notez tout de même comment les Autrichiens se sont sagement mis en file indienne pour accéder aux infos! Je ne sais pas pourquoi, mais je sens qu’ailleurs, ç’aurait pu être sacrément plus la cohue!
Une chose était certaine: impossible de rejoindre Vienne ce jour-là, car les voies ferrées ainsi que les autoroutes étaient complètement submergées! Bon… C’est donc un peu résignés que nous avons contacté nos patrons pour leur dire que nous ne serions pas au boulot lundi. Puis, nous sommes partis à la recherche d’un hôtel pour la nuit.
Je vous passe les détails sur la recherche d’une chambre à Innsbruck, où les hôtels proches de la gare sont tout simplement hors de prix! Par chance, nous avons eu l’intuition de prendre un café dans une pizzeria pour nous réchauffer et avons demandé si quelqu’un connaissait une auberge pas trop chère. Le patron nous a dégoté une chambre pour 3 personnes dans un super petit hôtel à 2 pas du centre et pour un prix super raisonnable! Car bien évidemment, en cas de catastrophe naturelle, les chemins de fers n’ont pas la responsabilité des frais d’hébergement…
Innsbruck
Une fois installés dans notre chambre, nous avons décidé de profiter de ce petit coup du sort pour partir un peu à la découverte d’Innsbruck. Cela fait 2 ans que nous habitons en Autriche, mais nous n’avions jamais pris le temps de venir découvrir cette petite ville pleine de charme. D’autant plus que Gaspard, le Français rencontré dans le train, était super sympa, du coup nous avons passé une excellente soirée à sillonner un peu les petites rues de la capitale tyrolienne.

Le trajet du retour…

Ce n’est pas tout, mais nos patrons nous attendaient quand même de pied ferme à Vienne! Le matin venu, nous sommes directement retournés à la gare afin de trouver une solution. Aux premières nouvelles: impossible de retourner sur Vienne à moins de prendre l’avion… Bon, OK, j’aime bien mon boulot, mais de là à mettre 420 € pour un vol last minute de 40 minutes, faut pas pousser !
Quand on a commencé à se demander si on n’allait pas se prendre 3 jours de vacances au Tyrol, un employé en veste orange est venu nous annoncer qu’il avait trouvé une solution!
La solution…
Oui oui, superfacile: un premier train pour Sternach, puis un bus pour Brennero en Italie, suivi d’un train régional pour Fortezza. Puis, après une petite attente qui aura permis de déguster un vrai petit café italien, un second petit train régional pour San Candido. De là, un nouveau train nous a emmenés à Lienz im Osttirol. Bref, vous l’aurez compris: après 6 heures passées dans 5 transports différents, on était de retour au Tyrol ! Mais cette fois-ci du bon côté des inondations!
De Lienz, un dernier train nous a finalement emmenés à Vienne en passant par Villach et Klagenfurt. Au final, 12 h 30 de trajet pour rallier Innsbruck à Vienne, ce n’est pas si terrible! Et puis, si on prend en compte notre heure de départ de Suisse, cela nous aura fait une petite escapade de près de 35 heures! MAIS ça nous aura permis de finalement faire une petite visite d’Innsbruck, de boire un café italien, et aussi de rencontrer un nouvel expatrié français à Vienne super sympa 🙂.
Et comme m’a répondu mon patron: ceci n’est qu’un minuscule avant-goût de ce qui nous attend pendant le tour du monde au niveau des petits imprévus de dernières minutes!
Il a probablement raison. Sauf que si nous avions été en voyage, nous aurions probablement profité de ce petit coup du sort pour rester quelques jours de plus à Innsbruck. Mais bon, là, il fallait bien retourner au bureau malheureusement. Mais Innsbruck est définitivement une chouette ville!
Et vous, vous avez déjà été bloqués quelque part à cause des intempéries?
C’est vraiment pas de bol, en même temps vous ne pouviez pas savoir. C’est rigolo qu’en Autriche aussi ils se mettent aussi calmement en file indienne pour chercher des infos. En Angleterre, ils font pareil. Quand on y pense c’est quand même beaucoup plus efficace que de courir dans tous les sens et de se jeter sur le premier employé de transports venu. 🙂
C’est clairement plus efficace… 😉
Les autrichiens en général sont assez décontracte… Donc là y’avait pas de raison de stresser. Il valait de toute façon mieux être coincé à Insbruck plutôt que d’aller au travail 😉
Sinon j’imagine que les files indiennes en Angletterre sont encore plus organisées… la sur la photo elles sont quand même pas très droites…;-)
Et bien, pour une galère, c’est est une vraie !
Oui ça m’est arrivé. Je me suis retrouvée coincé dans un train en revenant du ski Lyon-Paris, sauf qu’ils nous ont gardé bien au chaud pendant une bonne dizaines d’heures dans le train.
La chance nous a sourit car en plus de cette attente (sans information), le train était rempli de jeunes en colonies de vacances… le bordel en fait. 🙁
Une consolation : nos billets ont été remboursés.
En tout cas, ce fut vraiment le parcours du combatant sur tout la ligne pour vous ! Bon retour dans le calme du travail 😉
Salut Haydée,
Effectivement, je pense qu’on ne reverra pas la couleur de nos euros mais c’est pas très grave. Et je suis pas sur que j’aurais préféré être coincé avec une centaine de jeunes en rentrant de colonie pendant 10 heures… sacrée épreuve pour les nerfs 😉
Vraiment superbe la vidéo de Hackbrett. Quelle que soit son origine c’est impressionnant, je me suis demandé comment il faisait pour ne pas se tromper de corde… J’ai trouvé que ça sonne vraiment bien. Je ne connaissais pas du tout. Ce Nicolas Senn semble vraiment doué !
Au niveau du voyage, je me demande si vous auriez cru, en partant de Vienne, que vous passeriez dans le Südtirol plusieurs dizaines d’heures plus tard 😉 Vraiment un sacré voyage ! J’ai la chance de ne jamais avoir vécu un truc comme ça. J’ai eu droit au taré fanatique qui agresse les gens, mais jamais de grosses intempéries qui stoppe toute circulation. Pour le coup je crois que j’aurais préféré quelque chose de naturel. Mais bon je touche du bois, je n’ai jamais été bloqué plus de 1h ou 2h, donc jamais de gros pépin.
Oui du coup je suis à moitié d’accord avec ton patron, certes, ça peut arriver, mais pour vous ce sera pas la même chose, vous pouvez toujours changer vos plans et même faire demi-tour pour aller voir ailleurs.
Finalement ça fait un sacré souvenir et une rencontre sympa. Mais juste ouch le billet d’avion, ça refroidit plus qu’une douche écossaise !
Salut Jules,
Il est clairement doué Nicolas Senn… Il est même très connu en Suisse-allemande! Il a carément participé à un tube de hip-hop avec son Hackbrett (http://www.youtube.com/watch?v=qTim2t1mOJM)… 😉
Mais comme tu dis… ça nous fait que des bons souvenirs tous ça 😉
Innsbruck ma ville préférée d’autriche ! Je suis réellement sous le charme de cette ville qui est très peu connue par les étrangers me semble t il ! J’espère qu’un jour vous aurez l’occasion de mieux la découvrir, car elle en vaut la peine !
Nicolas Senn je l’ai découvert il y a quelques années et c’est incroyable ce qu’il fait avec ce si bel instrument !
Une expérience ? 2 h bloquée dans un car, sous la neige, à 1200 mètres d’altitude, sur une route en pente et au bord d’un ravin … et où ? en Autriche !!
Merci pour ce bel article !
Salut Sarah,
Oui on espère avoir l’occasion de repasser à Innsbruck… ça nous a aussi tapé dans l’oeil 😉 Mais ça sera pour après le tour du monde.
Nicolas Senn il est incroyable… je suis fan maintenant 😉
Sinon flippante ton histoire… comment vous vous en êtes sorti ?
Coucou …
Je pense que les autocaristes n’étaient pas réellement préparés à l’autriche … ils n’avaient pas mit de chaines et on a du attendre que du personnel de l’hotel viennent les aider à les mettre … c’était malgré tout un peu flippant, moi qui ai le vertige … au bord d’un ravin, j’étais pas rassurée mais ça s’est bien terminé