Une chose qu’on aime plus que tout avec notre blog, c’est les rencontres incroyables qu’il nous a permis de faire ! Et celle avec nos amis Anais et Bruno en est un excellent exemple. Après s’être aidés de notre blog pour concrétiser leur projet de voyage au long cours, ils nous ont invité chez eux le temps d’un week-end à Strasbourg pour nous remercier de les avoir aidé et inspiré pour leur voyage.
Tous deux amoureux de la nature et des grands espaces, ils apprécient comme nous cette liberté incroyable que procure les randonnées en autonomie (ils ont d’ailleurs eux aussi gravi le volcan Parinacota et fait le trek du Choquequirao au Machu Pichu). Du coup, après avoir eu de la peine à trouver des informations sur le tour de l’Illampu dans la Cordillère Royale en Bolivie, ils ont voulu partager avec vous leur expérience sur notre blog pour que vous aussi vous puissiez réaliser cette magnifique randonnée de 6 à 7 jours. On leur laisse la parole :
Situé à une centaine de kilomètres au nord-ouest de La Paz, ce très beau trek décrit une boucle autour de l’imposant massif de l’Illampu. Un périple à travers des vallées retirées passant par plusieurs hauts cols à plus de 4500 mètres d’altitude… que du bonheur quoi 🙂
Le tour de l’Illampu: table des matières
- Tour de l’Illampu: Informations générales
- Préparations de la randonnée
- 0 : Rejoindre Sorata
- 1er Jour : De Sorata à Lacathiya
- 2ème Jour : Cols de l’Illampu et du Korahuasi
- 3ème Jour : Cocoyo et le col de Sarani
- 4ème Jour : Passage du col de Calzada
- 5ème Jour : la Laguna San Francisco
- 6ème Jour : Millipaya
- 7ème Jour : Descente à Sorata
Tour de l’Illampu: Informations générales
- Durée de la randonnée : 6 à 7 jours
- Départ et arrivée de la boucle : Sorata – Charmante petite ville
- Distance : Environ 110 kilomètres
- Altitude la plus basse : Départ à Sorata vers 2700m
- Altitude la plus haute : Col de Calzada à 5045m
Points forts de la randonnée
- Paysages de hautes montagnes, magnifiques et très changeants
- Nombreux lamas et alpacas rencontrés sur le chemin
- allées reculées où les cultures ancestrales sont relativement préservées
- Fréquentation touristique quasi inexistante
- Vue sur le lac Titicaca et sur les sommets
Niveau de difficulté
Cette randonnée est difficile
Points de difficulté rencontrés
- Marche en haute altitude, au dessus de 4000 mètres et qui demande une acclimatation correcte
- Froid nocturne, jusqu’à -10 degrés qui impose un bon équipement de couchage
- Chemin pas toujours facile à trouver, l’utilisation d’un GPS ou d’un Smartphone en plus de la carte est utile
- 1 seul ravitaillement possible à Cocoyo au jour 3, ce qui impose de porter la nourriture pour 4 jours.
Saison recommandée et météo
Saison sèche de Juin à Septembre. Pour notre part, nous avons effectué la randonnée fin Aout. Le temps était généralement stable et la température en journée agréable. Les nuits par contre ont été très froides au-delà de 4000m et des averses de pluie ou de neige nous sont tombées dessus. En fin de journée, il était fréquent qu’une couverture nuageuse s’installe. Des orages en fin de journée ou début de nuit sont également possibles, surtout en fin d’hiver austral.
Préparation de la randonnée
Planification
Peu d’informations sont disponibles concernant ce trek et il n’a pas été facile pour nous de nous organiser. Ce trek se réalise en totale autonomie car il n’y a pas d’hébergement ou camping sur le circuit. Cela permet donc une grande liberté dans la longueur et la difficulté des étapes. Le « circuit classique » consiste à passer un col chaque jour de marche. Pour notre part, nous avons vu au fur et à mesure en fonction de notre forme et motivation du jour. Nous avons seulement fait attention à toujours dormir le plus bas possible en altitude (pour limiter le froid nocturne) et assez éloigné des hameaux.
Il n’est d’ailleurs pas difficile de trouver quelques mètres carré plat pour poser la tente à proximité d’un point d’eau mais il existe des secteurs plus favorables que d’autres que nous avons indiqués sur le schéma.
Orientation
- Cartes : Il existe une carte de la Cordillera Real Nord (Alpenvereinskarte) au 1/50 000ème qui couvre presque tout l’itinéraire à l’exception de la partie la plus à l’est (env. 1 jour de marche). Malgré nos recherches, nous n’avons pas trouvé cette carte à La Paz. Elle est censée être disponible (copies) au bureau des guides de Sorata mais là encore, pas de chance, le bureau était fermé quand nous y sommes passés. Nous avons eu la chance que le propriétaire du camping où nous étions avait une copie noir et blanc que nous avons pu emporter. Ouf !
Il existe également un topoguide en anglais qui date un peu et qui ne cite pas toutes les nouvelles routes construites. Nous en avions une copie qui nous a seulement aidé pour repérer les points de campement les plus sympas. - Traces GPS : Existe sur Wikiloc.com. Elle nous a beaucoup aidés et cela nous semble indispensable de partir avec (il existe même plusieurs traces).
- Services de guides et muletiers : facile à organiser à Sorata, nous n’avons pas étudié le prix étant donné que nous avions l’intention de randonner seul dés le début.
Matériel que nous avons utilisé pour cette randonnée
Matériel commun pour les 2 :
- 1 tente BIG AGNES Modèle Fly Creek UL3
- 1 réchaud à essence léger
– Il n’y a qu’à La Paz (Rue Illampu) que vous pourrez trouver des cartouches de gaz mais à prix élevé. Compter 40 bolivianos pour une petite cartouche (230g) et 80 BOB pour le grand modèle (450g). A titre de comparaison 1 litre d’essence coute 6 bolivianos à Sorata.
- Quantité d’essence : à titre d’indication, nous avons consommé 1 litre d’essence en 6 jours avec 3 repas chauds par jour pour 2 personnes.
- 1 popote
- Filtre à eau type LIFESTRAW – très pratique car il y a régulièrement de l’eau (rivières) sur le chemin et le filtre évite de porter beaucoup de réserves d’eau.
- Nourriture : environ 125g de féculents (avoine, pâtes, polenta, riz, purée…) par repas et par personne + sauces (tomate, fromage…) ou soupes lyophilisées et environ 100g de snacks (maïs, cacahuètes, etc.) par personne et par jour. TOTAL = environ 1kg de nourriture par jour pour 2.
- Trousse de secours
- Crème solaire
- Smartphone avec GPS et application Maps.me
Matériel que nous avions chacun
- Sac de 50 litres – Osprey et Deuter
- Matelas gonflable type Therma Rest
- Sac de couchage avec température de confort de -5 degrés + un drap de soie
- Lampe frontale
- Vêtements pour toutes les conditions climatiques : pull, imperméable, buff, doudoune, bonnet, gants, chaussettes chaudes, pantalon de randonnée, leggins pour la nuit, chapeau ou casquette bien couvrante…
P.S. Si ça vous intéresse, on a aussi écrit un article complet sur comment organiser un trek en autonomie pendant un voyage au long cours
Jour 0 : Rejoindre Sorata
La petite ville de Sorata est facilement accessible depuis La Paz et c’est après un parcours chaotique en combi que nous arrivons. A l’arrivée, la chaleur nous réconforte. Ici, nous sommes beaucoup plus bas que La Paz et surtout la vallée plonge vers l’Amazonie et bénéficie d’un climat bien plus tempéré et agréable que l’Altiplano.
Infos utiles
- Transport : Départ depuis la rue Bustillo, près du Cementerio à La Paz / Durée du trajet : environ 4 heures. prix : 20 BOB / personne
- Logements sur Sorata : Il y’a de nombreux hostal du côté de la place principale.
Pour notre part, nous étions au Camping El Vergel, chez David et Gisela. Pour s’y rendre, descendre en direction de la rivière depuis la place principale et ne pas hésiter à demander. Tout le monde connait. Le site est en bord de rivière dans un cadre végétal magnifique. Cuisine à disposition. Chambre : 25 BOB par personne. Camping : 12 BOB par personne
- Autres : Il n’y a pas de distributeur de billet. On peut faire toutes ses courses pour le trek ici mais le choix sera moins grand qu’à La Paz (notamment pour les snacks).
Jour 1 : De Sorata à Lacathiya
Les sacs à dos sont bouclés. Nous sommes prêts. Le départ du trek se fait en montant depuis la place principale de Sorata. Il y a de nombreuses rues puis pistes qui mènent vers les villages alentours. Le plus simple est de demander régulièrement son chemin aux riverains. Bon, vous devinerez que nous nous sommes déjà perdus à ce moment là. Nous n’avons jamais trouvé le chemin bucolique censé nous mener à la communauté de QUILLAMBAYA après environ 2h30 heures de marche. Tant pis, nous avons emprunté la piste en passant par JUMULO et pris une piste en lacets à la sortie du hameau qui nous a mené à Quillambaya. Mais avouons que c’était beaucoup moins sympathique.
A Quillambaya, la montée s’est poursuivie par un petit chemin bordé de plantes exotiques et longeant un canal d’irrigation. Les sacs sont lourds, Anaïs râle. Il faut dire que ne sachant pas si nous trouverions à manger en cours de route, nous avons sur nous 7 jours de nourriture. Arghh !
Nous finissons par arriver à Lacathiya, vers 4000 mètres d’altitude environ 2h30 après Quillambaya (hors pause déjeuner). Le ciel se couvre, le vent se lève, il fait beaucoup plus frais. Nous réalisons que nous entrons enfin dans le massif. Le dénivelé et nos sacs nous ont grandement fatigués, nous choisissons de nous arrêter au premier spot de campement, environ 1 heure au dessus de Lacathiya. Une grande plaine herbeuse confortable nous accueille. Il y a de l’eau en abondance et pleins de lamas. Nos premiers !!
Infos utiles
- Dénivelée cumulée de la montée : env. 1400m
- Dénivelée cumulée de la descente : env. 100m
- Heures de marche (hors pauses) : env. 6 heures
- Le trajet jusqu’à QUILLAMBAYA se fait intégralement sur piste et n’est pas des plus intéressants. Pour raccourcir la randonnée il est possible de prendre un taxi jusqu’á ce village.
- Il est possible de commencer le trek à partir de Lacathiya en prenant un 4×4.
- Il y a de l’eau tout au long du chemin, pas besoin de porter de grandes réserves.
- Altitude du campement d’arrivée : env. 4100 mètres. Un second lieu de campement existe en montant encore 45 minutes vers le col. Il y a de l’eau mais le lieu nous a semblé moins plat et moins confortable.
Jour 2 : Cols de l’Illampu (4740 m) et du Korahuasi (4480 m)
Au réveil, nous découvrons pour la première fois (et pas la dernière !) un environnement gelé. Après un bon petit déjeuner fait de bouillie d’avoine, nous partons à l’ascension du premier col de ce périple. L’altitude se fait sentir. Nous sommes assez essoufflés mais heureusement pas de symptômes du soroche. Après 2 heures d’efforts, nous atteignons le col de l’Illampu (4740m). L’Illampu se dresse au dessus de nous à plus de 6300m. Magnifique !
Après une petite pause snacks et photos, la descente se fait dans une jolie vallée ensoleillée occupée par de nombreux lamas. En fond de vallée, nous passons de petites bergeries et des enclos à lamas. Mais nous ne croisons personne. Nous atteignons l’ESTANCIA UTJAÑA (env. 3900m). Il est tout juste l’heure du déjeuner, nous décidons de repousser le campement et de nous attaquer au second col.
Nous nous engageons dans la vallée mais malheureusement du mauvais côté de la rivière. Le chemin se dresse devant nous de l’autre côté d’un torrent en furie. Nous trouvons un endroit assez propice et nous déchaussons. L’eau est glaciale ! On serre les dents et nous voici du bon côté. Pour ne pas faire comme nous, il faut bien rester sur la rive droite de la rivière.
Ensuite, la montée se fait tranquillement jusqu’au col KURAHUASI (4480m) en environ 3 heures. Cette fois, nous avons moins de chance, le col est dans les nuages et il fait froid. Nous ne nous attardons pas et entamons la descente. Nous installons notre campement environ 30 minutes en contrebas du col.
Infos utiles
- Dénivelée cumulée de la montée : env. 1300m
- Dénivelée cumulée de la descente : env. 1100m
- Heures de marche (hors pauses) : env. 7 heures
- Il y a de l’eau sur tout le chemin sauf pendant 1 heure avant et 1 heure après le col de l’Illampu.
- Altitude du campement en contrebas du col : environ 4300 mètres
Jour 3 : Passage par le village de Cocoyo et le col de Sarani (4600 m)
Après avoir essuyé un fort orage pendant la nuit, la tente est à nouveau gelée au réveil. Nous sommes vraiment contents de nos sacs de couchage car nous ne sentons rien et passons de très bonnes nuits réparatrices.
La descente depuis le campement se fait d’abord par la rive droite de la rivière. On a une vue imprenable sur une grande plaine postglaciaire dans laquelle serpente une rivière. Au loin, nous apercevons le village de Cocoyo. Amazing !
Arrivés dans la plaine, nous longeons la rive gauche de la rivière jusqu’à arriver à Cocoyo (3500m) après 2 heures de marche. Nous nous attendions à un hameau. C’est une vraie petite bourgade que nous découvrons, récemment désenclavée par l’arrivée d’une piste qui lui permet d’être reliée au reste du monde. Mais surtout nous découvrons la présence de petites tiendas qui vendent de tout. Bref de quoi refaire ses réserves pour la suite du trek. Et nous qui portons tout depuis le début. Grrrr !
Nous traversons la rivière et montons à travers le village en croisant le sourire chaleureux des habitants.
Le col Sarani
A la sortie de Cocoyo, nous voici reparti à l’assaut d’une nouvelle vallée où paissent vaches, lamas, moutons et même des cochons. Nous remontons pendant environ 3h30 vers le col SARANI (4600m). La montée est très progressive et offre de beaux points de vue. Heureusement car lorsque nous arrivons, ce nouveau col est lui aussi dans les nuages.
Nous entamons la redescente en nous fiant davantage au GPS car la visibilité est très mauvaise. Ici une piste, récemment construite, est venue détruire le sentier de randonnée ce qui rend notre progression encore plus compliquée.
Mais après 1h d’hésitation et d’alternance piste/sentier, nous arrivons dans une plaine marécageuse. Nous installons notre campement au bout, un peu en hauteur, au pied d’une jolie cascade.
Infos utiles
- Dénivelée cumulée de la montée : env. 900m
- Dénivelée cumulée de la descente : env. 1300m
- Heures de marche (hors pauses) : env. 6 heures
- Altitude du campement : env. 4100m.
Passage du col de Calzada (5045m), point culminant de la randonnée
Au risque de se répéter, ce matin aussi, il caille dur. Sous l’effet du gel, notre arceau de tente se casse. Heureusement que nous avions le kit de réparation avec nous.
Nous avons du mal à nous mettre en route. La vallée est encore dans l’ombre et nos muscles ne sont pas encore chauds. Nous suivons d’abord l’étroite et très jolie vallée de Chajolpaya dans laquelle coule un joli torrent encore en partie gelé par la nuit. Nous longeons la rivière en suivant un chemin précolombien partiellement pavé.
La vallée s’élargie ensuite. Tout est gelé et nous apercevons nos premières cascades de glace. Certains cours d’eau ne coulent plus et sont pris dans la glace. Nous ne regrettons pas notre décision d’avoir organisé nos journées de marche afin d’éviter de dormir dans cette vallée. Elle est magnifique mais il règne ici une atmosphère glaciale que le soleil ambiant peine à réchauffer. D’autant que pendant toute cette journée, nous essuyons un vent de face, persistant et glacial lui aussi.
Le col de Calzada
Le chemin bucolique disparaît rapidement sous les gravats d’une piste en cours de construction. Pas le choix, nous continuons sur la piste. La montée vers le col est progressive et le panorama sur les sommets enneigés est saisissant. Mais cela devient interminable. A chaque fois que nous pensons arriver au col, de nouveaux lacets apparaissent. Le vent nous fatigue et nous ralentit. Il nous faut 5 heures de marche pour atteindre le Col de Calzada à 5045 mètres d’altitude, point culminant du trek.
Nous sommes alors au bord d’une petite lagune au pied de glaciers imposants. En avançant un peu, nous nous retrouvons face à la lagune Chojna en contrebas. Le vent ne se calme toujours pas mais nous prenons le temps de savourer cet instant.
” Nous voici au sommet de ce trek, l’air est plus rare et glacial, le temps semble être suspendu “
Mais il faut repartir rapidement. L’objectif ? Dormir le plus bas possible pour éviter des températures nocturnes insupportables. Nous essayons par erreur de reprendre le sentier piéton mais, comme souvent, il est en partie détruit par la nouvelle piste pour véhicules. Bref, on s’est débattus dans un pierrier mouvant et Anaïs a même fait une sacrée crise de vertige. Nous commençons vraiment à être fatigués par cette journée.
En arrivant dans la vallée, la végétation est faite de cactus et de touffes d´herbes rendant difficile les spots de camping. Mince ! Nous finissons par trouver un spot à peu prêt confortable pour installer notre campement légèrement en hauteur de la lagune. Il est 19h mais nous filons dans nos duvets, épuisés, déjà un peu frigorifiés mais conquis par ce que nous avons vu aujourd’hui.
Infos utiles
- Dénivelée cumulée de la montée : env. 950m
- Dénivelée cumulée de la descente : env. 350m
- Heures de marche (hors pauses) : env. 6 heures
- Altitude du campement : env. 4700m.
- Il y a de l’eau (et quelques glaçons) pendant toute cette journée de marche. Nous avons tenté autant que possible d’éviter de marcher sur la piste en reprenant des bouts de sentiers non détruits quand nous les voyions. Mais si c’était à refaire nous ne le retenterions pas. Plusieurs passages étaient assez dangereux, remplis de gravats instables. La piste est plus ennuyeuse et plus longue mais beaucoup plus sûre !
Jour 5 : Vers la Laguna San Francisco, premier aperçu sur l’Ancohuma et le lac Titicaca
Ce matin là, nous touchons des sommets de froideur. Il y a de la neige dans la tente, les gourdes ont complètement gelées et même la rivière qui coule à côté de la tente est figée (qui sait à quelle température gèlent les rivières ?). Dès que nous remplissons la casserole d’eau, elle gèle instantanément. On n’a jamais vu ca !
On décide donc de trainer un peu ce matin là pour attendre le dégel de la tente et de nos pieds !
Puis, nous suivons notre trace GPS préférée qui nous indique qu’un chemin monte sur le flanc droit de la vallée. Il est plus ou moins visible mais nous parvenons à monter progressivement jusqu’à un nouveau col à 4900m auquel nous arrivons en 1h de grimpette. Le paysage est magnifique ! Nous profitons du plus beau panorama de ce trek. Entourés de montagnes enneigées et de lagunes glaciaires, nous nous sentons seuls au monde et privilégiés de pouvoir assister à ce spectacle. Au loin, nous discernons aussi le lac Titicaca et le Nevado Ancohuma qui culmine à 6429 mètres.
Les excuses en F
Et là, le froid, la fatigue, la faim (ou autre excuse en « F ») nous fait perdre nos repères. Pour gagner du temps, nous coupons sans chercher de sentier en direction de ce que nous croyions être la lagune San Francisco. Erreur d’orientation manifeste!
Après quelques galères dans les cailloux, nous comprenons notre erreur et faisons demi-tour en râlant. Quelques crêtes plus tard, nous apercevons la bonne lagune et le chemin qui y mène. Ce crochet nous rallonge d’1h30 le parcours et joue un peu avec nos nerfs.
La fatigue s’accumulant au fil des jours, nous décidons de ne pas aller plus loin et d’installer notre campement près de la cascade sur la rive droite du marécage en amont de la lagune et nous avons profité d’un après-midi ensoleillé pour nous reposer. Quelle joie de pouvoir faire une petite lessive et une vraie toilette au milieu d’un cours d’eau couvert de glaçons 😉
Infos utiles
Dénivelée cumulée de la montée : env. 500m
- Dénivelée cumulée de la descente : env. 600m
- Heures de marche (hors pauses) : env. 4 heures (avec les erreurs de pilotage)
- Altitude du campement : env. 4450m.
- Depuis le col, la descente vers la LAGUNA SAN FRANCISCO (environ 4450m) prend normalement environ 2 heures. Il suffisait de suivre le chemin. De notre côté, nous nous sommes trompés et avons mis 1h30 de plus.
Jour 6 : Vers Millipaya, retour aux vallées peuplées et cultivées
Cet après-midi de repos nous a bien reboosté et nous repartons tout fringants le matin suivant pour nous attaquer au dernier col de ce circuit. Un « col sans nom » situé à 4867m. Encore une fois, une piste a remplacé le sentier et nous la suivons raisonnablement pendant 2 h en nous élevant au dessus de l’immense Lagune San Francisco.
En arrivant au sommet, l’Altiplano et le lac Titicaca se découvrent à nous dans toutes leurs étendues. Nous croyons apercevoir la mer avec sa myriade d’îles, au milieu desquelles trône l’Isla del Sol. Dire qu’on y était il y a encore quelques jours !
Nous voyions aussi la piste qui descend en lacets jusqu’à l’Altiplano. Quoi, encore une piste interminable ?
Il fait beau, la visibilité est parfaite et nos jambes en meilleure forme. Alors, nous décidons de couper hors sentier.
Direction Millipaya
Après avoir traversé des étendues herbeuses puis des champs cultivés nous arrivons à la communauté ALTO LLOJENA après 3h de descente. Les enfants jouent dans le village. Des cochons, moutons broutent le long de la piste. Les hommes sont dans les champs et préparent la terre pour la nouvelle saison. Ils nous saluent. La vie est de retour et cela nous rend timide. Cela fait 4 jours que nous n’avons vu personne.
Encore 1h30 de descente et nous arrivons au village de MILLIPAYA (env. 3500m) en suivant la piste sur la rive gauche de la rivière.
Après Millipaya, le chemin se poursuit normalement rive gauche de la vallée. Les locaux nous indiquant qu’il serait difficile à trouver, nous avons choisi de prendre la piste sur la rive droite de la vallée. Cette piste est très peu fréquentée par les véhicules et nous n’avons pas été dérangés. Nous nous enfonçons vers l’Amazonie et quittons l’espace des sommets. Les vues sont moins impressionnantes. Nous sentons venir la fin.
Nous campons à proximité de la compagnie minière environ 1h30 après Millipaya, près de la piste sur la rive droite de la vallée.
Infos utiles
- Dénivelée cumulée de la montée : env. 600m
- Dénivelée cumulée de la descente : env. 1600m
- Heures de marche (hors pauses) : env. 7 heures
- Altitude du campement : env. 3300m.
- Au contraire des autres vallées traversées, celle-ci est beaucoup plus peuplée et cultivée. A partir de Alto Llojena, à moins de demander l’autorisation à un paysan, il est assez difficile de trouver un endroit pour camper en toute tranquillité.
- La randonnée peut se terminer à Millipaya. Chaque jour, des combis vont à Sorata et même à la Paz.
Jour 7 : Descente à Sorata
Lors de cette demi-journée sans grand intérêt, nous avons marché sur la piste en traversant des hameaux. Nous assistons à des scènes de la vie campagnarde d’ici. Rapidement nous apercevons Sorata au loin mais si des dizaines de chemins y mènent, difficile de trouver le plus court. Après des tours et des détours, nous finissons par atteindre la route pour rejoindre Sorata et sa chaleur accueillante.
Infos utiles
- Dénivelée cumulée de la montée : env. 100m
- Dénivelée cumulée de la descente : env. 700m
- Heures de marche (hors pauses) : env. 2,5 heures
” Nous avons eu l’impression d’approcher les étoiles dans ce trek qui a été sans doute l’un des plus difficiles mais aussi l’un des plus surprenants avec de nouvelles vues à chaque détour de lacet. Merci Illampu ! “
On voulait aussi remercier Anaïs et Bruno pour leur partage d’expérience et leur accueil chaleureux à Strasbourg… Nous espérons qu’ils vous auront donné envie de vous dépasser et de tenter cette aventure au coeur de la Cordillère Royale en Bolivie. On vous souhaite tout de bon pour la suite les amis et on vous dit à bientôt!
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Superbe trek! J’enfile mes bottes, je prends une chique de coca et je m’y lance! Sans blague, est-ce que ce trek est populaire? Avez-vous rencontré d’autres voyageurs en chemin? En cas de pépin, cette randonnée est-elle fréquentée par des locaux?
Salut Pierre-Luc,
Merci du retour ☺.
Effectivement ce trek est assez peu connu même s’il est noté comme "hotspot" par un certain nombres de guides (Lonely planet notamment). Du coup, nous n’avons pas croisé un seul randonneur en une semaine. Nous avons même rencontré un guide de randonnée à Sorata qui nous a dit que seuls une petite dizaine de groupes se lancent chaque année avec un guide local et des muletiers.
Le premier et 2 derniers jours nous avons croisé de nombreux locaux ainsi qu’à Cocoyo et au sud de Chayopaya mais sur le reste du parcours, personne!
Des locaux parcourent ces chemins mais je crois qu’il ne faut pas trop compter dessus.
Pour les pépins, y a plus qu’à prendre une bonne trousse à pharmacie et compter sur sa bonne étoile. D’ailleurs les nuits sont là haut éclairées comme jamais
Super! Merci Anaïs et Bruno pour votre réponse. Ca donne encore plus envie d’essayer ce trek! Bonne continuation et super blogue en passant! 🙂
Gorgeous landscape of Sorata seems refreshing seeing those pictures thanks.
OoOooh! C’est bien le genre de truc dans lequel je me lancerais! Vu la difficulté et la non-fréquentation, va falloir que je me trouve un partenaire de marche!
Comme rando sur plusieurs jours en montagne, je n’ai fait que le GR20 en Corse, est ce que la difficulté est comparable? Plus ou moins dur?
Merci 🙂
Thanks a lot Miranda
Bonjour Anaïs et Bruno
Nous tenions également à vous remercier car, en voyage depuis quelques mois en Amérique du Sud, nous avons nous aussi achevé le tour de l’Illampu depuis quelques jours et vos informations nous ont été d’une très grande utilité! Nous sommes également contents de voir à quoi ressemble Cocoyo car pour nous cette journée a été rendue difficile à cause du brouillard… Nous gardons toutefois de merveilleux souvenirs de ces paysages exceptionnels! Merci encore!
Merci Anne-Sophie et Rémy. Ça nous fait super plaisir de savoir que d’autres locos se sont lancés à l’assaut de ce trek.
On n’oublie pas de si tôt le passage dans ces montagnes 🙂
Merci à tous les deux pour votre blog très inspirant ! Nous hésitons à nous lancer dans ce treks à cause du nombre de kilomètres de piste qu’il faut emprunter. Est-il possible de les éviter en partie ? Y’en a-t-il autant qu’il semble en avoir à la lecture de votre article ? merci !
Bonjour à vous 2.
Formidable votre topo sur l’Illampu , j’y vais dans 2 mois . Vous nous facilitez la tache bien que j’ai pu trouver en France la carte d’Alpenverein (y’en avait pas des piles non plus ).
Ce que j’avais prévu colle avec ce que vous annoncez notamment pour l’eau et la nécessité d’un filtre ( sans ça on peut pas s’engager 6 jours ).
Un grand merci et bonne route ….
Saludos
Merci pour le récit de votre trek. Il répond aux questions que je me posais. Mille merci !