En tout, nous avons passé 15 jours dans le Yunnan. Tout a commencé aux gorges du saut du tigre pour se terminer par les rizières de Yuanyang. Dans cet article, nous vous présentons notre itinéraire, nos conseils et un petit point sur le tourisme de la région. Allez, vous ferez bien un tour de la province du Yunnan avec nous ;)? Spoiler alert: ne venez pas en Chine pendant la fête nationale du pays!
Nous avons réalisé ce voyage dans le Yunnan en 2013, mais l’article a été entièrement revu et remis à jour en septembre 2025. Si vous constatez des changements de prix ou avez des informations complémentaires qui pourraient être pertinentes, n’hésitez pas à nous laisser un commentaire!
3 jours dans les gorges du saut du tigre depuis Shangri-La
S’il y a bien un trek à ne pas manquer dans le Yunnan, c’est bien celui-là! Pour vous mettre l’eau à la bouche, les gorges du saut du tigre (Tiger Leaping Gorge), c’est:
- 24 km de rando;
- des guesthouses pour dormir et manger le long du sentier;
- des falaises vertigineuses;
- des paysages montagneux incroyables;
- un canyon impressionnant;
- faisable en 1, 2 ou 3 jours.
Lors de notre voyage en Chine, nous avons essentiellement planifié notre itinéraire grâce au Lonely Planet Chine. Pour visiter ce pays, le guide nous a été vraiment utile et on ne peut que vous le recommander! Il existe également en version Kindle pour les amateurs.
3 jours de visite à Shaxi
Dans les guides, Shaxi (Shaxizhen) est décrit à la fois comme un petit village, habité principalement par des minorités ethniques, et aussi un centre pour les échanges entre les paysans. Ancien carrefour historique sur la route du thé et des chevaux entre le Tibet et le sud-ouest de la Chine, ce lieu authentique a un charme fou et il est encore à l’abri des flux touristiques. Ça, c’est en théorie. En pratique, qu’est-ce que cela donne?
Présentation
Pour tout vous dire, nous n’avons pas du tout été déçus par Shaxi, ni par la région qui l’entoure. Par contre, on a tout de même constaté que le coin a bien changé en 2 ans, entre le moment où le guide a été écrit et notre passage! Ce petit village nous a donné l’impression d’être en plein sur la rampe de lancement du tourisme. En effet, au début des années 2000, le WMF (World Monument Fund) a classé Shaxi sur la liste des 100 sites les plus en danger du monde. De ce fait, le village a reçu des subventions afin de préserver ce patrimoine.
Ce qui veut dire qu’il n’y avait pas encore des centaines de touristes, mais par contre, les infrastructures sont déjà là, et elles sont en plein développement. Dans la rue principale, les auberges, petits cafés et magasins de souvenirs se succèdent sans toutefois donner l’impression de tourner à plein régime pour l’instant. Dans les ruelles parallèles, les anciennes maisons villageoises sont pour ainsi dire toutes en travaux et les nouvelles auberges poussent comme des champignons! Le village garde néanmoins un charme fou, et les possibilités de balades dans les villages voisins font de ce lieu un incontournable de la région.
Mais pour combien de temps encore? Là est la grande question… Après recherche, il semblerait que Shaxi ait gardé sa belle âme depuis toutes ces années. On croise les doigts pour que cela reste ainsi pour les 20 prochaines années!
Que faire à Shaxi?
À Shaxi, il y a de quoi faire mais ce séjour, c’est l’occasion de prendre son temps, flâner, se reposer, s’imprégner de l’atmosphère paisible… Conseil: prévoyez au moins 1 jour à Shaxi, surtout le vendredi! On vous explique pourquoi un peu plus bas ;).
Se promener dans la vieille ville
Avec ses rues pavées et ses bâtiments anciens, la vieille ville de Shaxi vous charmera à coup sûr! Ne manquez pas l’ancien théâtre vieux de 700 ans et le temple bouddhiste Xingjiao, tous deux situés sur la place Sideng (la place centrale), ni le pont Yujin. Et surtout, perdez-vous dans les rues alentour ou le long de la rivière!
Déambuler dans le marché du vendredi
Le marché du vendredi est une institution à Shaxi! Les minorités ethniques (Bai et Yi) descendent pour vendre des produits, une façon d’entretenir la tradition historique de ce carrefour commerçant.
Visiter le temple Shibaoshan
Présentation
À Shaxi, nous avons fait la rencontre d’un couple de Cantonais super sympas, Will et Kate. (On vous laisse deviner la référence de leurs noms anglais! ;)) Un soir, nous sommes sortis manger avec eux et pendant le repas, ils nous ont proposé de les accompagner à la découverte de Shibaoshan, un village taillé dans les falaises. Bien qu’il soit brièvement mentionné dans le Lonely, il n’avait pas vraiment attiré notre attention. Mais l’envie de passer une journée avec nos nouveaux amis et de découvrir un highlight du tourisme chinois qui n’est pas décrit comme tel dans notre guide nous a intrigués!
Le moins que l’on puisse dire, c’est que nous n’avons pas été déçus! Shibaoshan est probablement le plus bel ensemble de temples que nous ayons croisés en Asie jusqu’à aujourd’hui! La beauté de ces maisons nichées dans les falaises nous a laissé un magnifique souvenir!
Informations pratiques
Et c’était bien amusant de passer une journée avec des Chinois et de faire les visites à leur façon. Ben oui, d’habitude, nous préférons découvrir un site à pied en nous perdant volontairement un peu. Généralement, nous n’avons pas de plan fixe, encore moins d’horaires, et nous finissons systématiquement par marcher des heures! En version chinoise, cela donne une organisation du tonnerre! Will avait organisé un minibus pour nous 4 et il a même réussi à trouver 3 autres Chinois qui voulaient faire le tour avec nous pour réduire les frais. Il a littéralement passé 2 heures dans les rues de Shaxi à demander à chaque badaud s’il voulait se joindre à nous!
Du coup, nous avions ce fameux minibus qui nous a emmenés d’un bout à l’autre de la montagne, limitant à chaque fois l’effort physique nécessaire pour atteindre un sommet de colline! Will a même réussi à convaincre notre chauffeur de nous organiser une magouille à l’entrée. Nous étions 7 mais n’avons dû payer que 6 tickets. Une fois à l’entrée, notre chauffeur a simplement expliqué que l’un des pauvres petits blancs-becs avait perdu son ticket. Notre mission? Avoir l’air gentils et naïfs! Alors on a fait la moue du Chat Potté dans Shrek et ça a tout naturellement passé comme dans du beurre! 😉
Sinon, pour faire plus simple, vous trouverez facilement des taxis ou des minibus dans le village ou à la sortie. L’entrée à Shibaoshan coûte 20 yuans par personne.
Découvrir les villages voisins à vélo
La vallée de Shaxi regorge de villages typiques. Sortez de Shaxi à pied ou louez un vélo à la journée pour une immersion totale dans la campagne du Yunnan!
Comment se rendre à Shaxi?
C’est là que ça se complique! Il n’existe pas de transport direct pour aller à Shaxi hormis le taxi… Pour ne pas faire exploser votre budget, l’idéal est de prendre 2 bus: 1 jusqu’à Jianchuan (la plus grande ville à proximité) et 1 autre jusqu’à Shaxi. Astuce: n’hésitez pas à demander à votre hôtel d’organiser le transport jusque Shaxi!
Depuis Shangri-La, Lijiang ou Dali, vous trouverez des bus qui vont plusieurs fois par jour jusqu’à Jianchuan. Comptez respectivement environ 4 h, 1 h et 3 h de route et un billet entre 20 et 60 yuans par personne.
Pour aller de Jianchuan à Shaxi, vous trouverez bon nombre de minibus qui font le trajet depuis la gare routière. Le voyage dure environ 50 minutes pour 15 yuans.
Où dormir?
Du fait de l’intérêt croissant de Shaxi, vous trouverez de bonnes adresses autour de la place centrale. Certains établissements se sont établis dans d’anciennes maisons et proposent des chambres incroyables, en harmonie avec le charme et l’authenticité du coin. Bonus: les prix ne sont pas excessifs! Parmi ces hôtels, on vous conseillerait Dali Shaxi Qing Jing Courtyard, Shaxi Ancient Town Shiran Mountain Homestay et Shaxi Upstay. Ces 3 hôtels sont très bien situés et ultrachaleureux avec leur juste mélange d’ancien et de modernité! Bref, on ne peut que vous les recommander pour ressentir l’âme du village.
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Comment notre séjour à Shaxi a été écourté malgré nous
Allez, pour la route et pour remettre un peu de baume au cœur à ceux qui bossent et détestent leur patron, on va vous raconter comment on a vraiment été des gros boulets pendant notre séjour. Après le Sichuan et les gorges du Tigre, cela faisait déjà plus de 2 semaines que nous n’avions pas croisé un distributeur qui accepte les cartes étrangères. Mais voilà, pour aller à Shaxi depuis Shangri-La, nous ne voulions pas passer par Lijiang juste pour retirer de l’argent. D’autant que le gérant de notre auberge nous a assuré qu’on pourrait trouver un distributeur à Shaxi! Naïveté, quand tu nous tiens…
ATM où es-tu?
Bref, c’est tout sourire et la bouche en cœur qu’on est arrivés à Shaxi avec quelques yuans en poche. Bien évidemment, à Shaxi, point de distributeur! Enfin si, il y en a bien un mais le pauvre n’a pas dû souvent croiser des cartes Visa ou Mastercard. Autant vous dire qu’il était impossible de changer aussi les dollars que nous avions avec nous! Seule la National Bank of China accepte de changer des devises étrangères.
Note: selon Maps, il y aurait désormais plusieurs ATM dans Shaxi… N’hésitez pas à nous dire s’ils fonctionnent désormais!
Mais pas découragés pour 2 centimes, on a écouté le conseil de la très chère banquière. Elle nous a expliqué qu’à Jianchuan, la ville voisine, il y avait une “very big bank“!
Direction Jianchuan, la GRANDE ville
Ah voilà! Nickel bleu ciel comme on dit chez nous! C’est donc avec le sourire que nous sommes partis en excursion dans cette fameuse ville en utilisant nos derniers yuans pour le ticket de bus. Là-bas, nous avons effectivement trouvé la big bank, une magnifique bâtisse toute moderne avec plein d’autocollants Visa, Mastercard, Maestro sur toutes les vitres. JACKPOT!!!
Ouais ben non… Publicité mensongère que je vous dis les amis! Les distributeurs ont scrupuleusement recraché TOUTES nos cartes avec un message d’erreur 401. Après une heure de file, on a atteint le guichet et montré nos cartes à une pauvre petite dame qui a semblé découvrir pour la première fois une carte étrangère.
Elle pouvait simplement nous dire: “No, no working“. Quand on lui montrait que les dessins de nos cartes étaient les mêmes que ceux de leurs fichus autocollants publicitaires, on a pu voir sur son visage que c’était la première fois qu’elle comprenait ce que ces autocollants pouvaient éventuellement vouloir signifier!
À court d’argent et de patience, nous les avons presque suppliés d’accepter de nous changer quelques dollars. Sans succès! Elle nous a dit d’aller à Lijiang… Grrrrrrrrrrr… Mais quand nous avons ouvert notre portemonnaie devant elle pour faire les comptes, nous nous sommes rendu compte que nous n’avions tout bonnement pas assez d’argent pour nous y rendre. Bref, prise de pitié, elle nous a fait don de 100 yuans, soit environ 12 euros. Grand moment de solitude mais aussi de gratitude, on vous le concède!
3 jours à Lijiang
La golden week en Chine
La semaine où nous avons pris la route depuis Shaxi, c’était la première semaine d’octobre, juste après la fête nationale en Chine. Nous nous sommes dit qu’un petit séjour au vert et à l’abri de l’agitation touristique nous ferait le plus grand bien! Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, ces 7 jours sont marqués en Chine par les vacances nationales. Imaginez par là que 1,4 milliard de Chinois (ou presque) sont en vacances! Autant vous dire que du monde, il y en a PARTOUT! Les trains et les bus sont blindés et les tickets vendus en deux temps trois mouvements. Les hôtels et petites auberges sont réservés des semaines à l’avance. Et dans les endroits touristiques, les prix des chambres sont généralement triplés par rapport au reste de l’année!
On nous avait prévenus, mais on s’est dit qu’on allait forcément réussir à trouver des coins plus calmes… Mouais. Au final, on a passé la semaine terrés dans l’auberge à Kunming. Quoi qu’il en soit, la semaine de fête nationale chinoise, ce n’est pas de la gnognotte croyez-nous!
C’est donc grâce au don de l’Agricultural Bank of China que nous avons pu rejoindre Lijiang le lendemain. On nous avait prévenus, Lijiang est une ville extrêmement touristique, et pendant la golden week, c’est encore plus extrême! Pour être honnêtes, nous nous attendions à de l’agitation, mais jamais à ce point-là! On s’est empressés d’aller retirer de l’argent et, forcément, ça a marché du premier coup. Puis, nous avons réussi à nous dégoter un billet de bus de nuit in extremis pour nous rendre à Kunming le soir même!
Notre avis
En tout, nous avons passé 7 heures à Lijiang et:
- Nous avons pris notre repas le plus cher du voyage, il n’avait rien de spécial cela dit en passant.
- Nous nous sommes fait arnaquer au supermarché.
- On a acheté des pommes qui nous ont coûté plus cher qu’en Suisse.
- On s’est fait prendre en photo au moins 100 fois… Ben oui, deux culs blancs avec des sacs à dos sur le dos, ça intrigue!
- On s’est fait bousculés plus de fois qu’à la cité interdite de Pékin…
Bref, on a vu Lijiang et on n’a pas aimé!
Que faire à Lijiang?
Bon, on avoue que cet avis est biaisé du fait de la période. Certains ont adoré cette ville, d’autres la qualifient de Disneyland… Voici quelques idées de visite pour 3 jours à Lijiang afin de vous faire votre opinion!
Se promener dans la vieille ville
Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, la vieille ville de Lijiang est l’attraction phare de la ville! Alors, oui, restaurants et hôtels se partagent les artères principales mais on vous recommande de vous éloigner du centre ultratouristique pour vous perdre dans les ruelles. Autre conseil: promenez-vous de bonne heure! Les Chinois ont tendance à commencer leur visite et les tours guidés en fin de matinée.
Aller au Black Dragon Pool
On peut dire que le parc de l’étang du dragon noir est le point d’intérêt numéro 2 de Lijiang! L’endroit est sublime avec la vue sur la montagne enneigée du dragon de jade (Mont Yulong Xue Shan)! Un sentier de randonnée fait le tour du lac en 2,5 km, tandis que plus de 5 km sillonnent le parc. Si vous avez le temps, rendez-vous au point culminant du parc à 2660 m d’altitude. Note: l’entrée est payante (50 yuans), mais certaines entrées du parc ne sont pas surveillées.
Profiter du calme de Shuhe, Baisha et Yuhu
Ces 3 villages sont parfaits pour sortir des foules de touristes de Lijiang. Situés à respectivement 5, 10 et 15 km au nord de la ville, ils sont facilement accessibles en bus, en taxi, ou à vélo! C’est l’occasion d’être un peu plus au calme et d’en apprendre plus sur la culture naxi.
On en reparle plus bas mais Shuhe fait partie de la zone de Lijiang inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. On peut comparer ce petit village à Shaxi mais il est un chouïa plus touristique du fait de la proximité de la grande ville qu’est Lijiang. Disons que si vous voulez vous échapper de la ferveur urbaine, vous trouverez refuge à Shuhe sans aller trop loin, ni vous embêter niveau transports.
La vieille ville de Shuhe est un passage obligatoire pour se plonger dans la quiétude du lieu. Baladez-vous autour des canaux, visitez le musée de l’ancienne route du thé et des chevaux… Bref, si vous ne pensez pas passer par Shaxi, arrêtez-vous au moins le temps d’une journée à Shuhe!
Note: dans le même genre mais en un peu plus petits que Shuhe, les villages de Baisha et Yuhu avec ses maisons en pierre, valent aussi la peine si vous cherchez du calme et de l’authenticité.
Visiter la montagne du dragon de jade
Culminant à 5590 m d’altitude, Yulong Snow Mountain (Montagne enneigée du dragon de jade), impressionne par sa hauteur et sa beauté. Pour accéder aux différents points de vue, plusieurs téléphériques amènent les visiteurs à 4506, 3650 et 3205 m d’altitude. Enfin, un sentier part du plus haut pour arriver à 4680 m, dans le parc des Glaciers!
Attention: prenez garde au mal aigu des montagnes! Si vous venez d’arriver dans le coin, il y a de fortes chances que vous ressentiez les symptômes dès les premiers 100 mètres de montée! Pour prévenir ce trouble, retrouvez tous nos conseils sur cette page. Autrement, ils vendent des petites bonbonnes à oxygène au centre des visiteurs du parc.
Pour vous y rendre, montez dans le bus 101 depuis la gare routière, ou faites une visite guidée. Étant donné que les billets se vendent 1 semaine à l’avance et qu’apparemment, on ne peut les acheter que sur place, on vous conseillerait de prendre la seconde option! Les billets de téléphérique, les transports et le guide sont inclus dans le tarif. En bonus: assistez au spectacle Impression Lijiang, un incroyable show dansé et chanté mettant à l’honneur les ethnies régionales, le tout avec la montagne enneigée en arrière-plan!
S’émerveiller dans la Blue Moon Valley
Au pied de la montagne enneigée du dragon de jade s’étalent plusieurs lacs aux eaux turquoise avec des cascades en terrasses. C’est la Blue Moon Valley! Les paysages sont magnifiques et on ne peut que vous conseiller cette excursion à l’extérieur de Lijiang. L’entrée de la Blue Moon Valley coûte 130 yuans, c’est en fait le prix d’entrée dans le parc de la montagne enneigée du dragon de jade.
Comment se rendre à Lijiang?
Vous n’aurez aucun mal à trouver un bus ou un train jusqu’à Lijiang! Pour consulter les horaires et les tarifs, rendez-vous sur ce site!
Où dormir?
Vous trouverez pléthore d’établissements dans la vieille ville. On aurait tendance à vous recommander de loger dans des chambres de style Naxi (la culture locale).
4 jours dans les terrasses de riz de Yuanyang
Dernière étape pour notre itinéraire dans la province du Yunnan, les rizières en terrasses de Yuanyang! Franchement, si vous ne deviez faire qu’un arrêt, ce serait sans doute celui-ci. Les panoramas sont tout bonnement magnifiques. C’est simple, on n’a jamais rien vu de tel! On a écrit tout un dossier sur ce magnifique séjour ;).
Patrimoine mondial de l’UNESCO: bénédiction ou malédiction?
Durant notre périple en Chine, nous avons déjà eu la chance de visiter un certain nombre d’attractions populaires. Certaines nous ont vraiment plu, tandis que d’autres nous ont parfois laissé l’impression d’avoir été gâchées par le tourisme. Un des points communs qui existe entre ces différents lieux touristiques extrêmement développés, c’est d’avoir été classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Que ce soit Lijiang, Emeishan, la Grande Muraille de Chine, l’armée de terre cuite de Xi’an ou encore le temple du ciel à Pékin, tous figurent sur cette fameuse liste.
Patrimoine mondial de l’Unesco, ça veut dire quoi? Pour ceux qui ne le sauraient pas, l’Organisation des Nations Unies propose une liste regroupant des sites naturels ou des biens culturels qui ont, selon une liste de critères, une importance pour l’héritage commun de l’humanité. Actuellement, cette liste comporte 1248 biens, dont 60 se trouvent en Chine.
État des lieux du tourisme en Chine
De ce que nous avons pu constater, en Chine, le tourisme est définitivement un problème que l’État a encore du mal à contrôler! La fortune et l’argent sont des notions encore relativement nouvelles dans ce pays communiste. Avoir les moyens de partir en vacances dans son pays est quelque chose qui commence de plus en plus à se répandre.
Du coup, ce sont maintenant des millions de touristes chinois qui ont enfin les moyens financiers de partir à la découverte de leur propre pays. Disons que les masses de touristes ne sont tout simplement pas les mêmes que chez nous. Parfois, canaliser ces marées humaines et surtout préserver les paysages est une mission qui est encore une question brûlante en Chine. De nos observations, le problème est présent à de nombreux endroits, mais les sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO sont d’autant plus victimes de leur succès!
Le label Patrimoine mondial est un gage de qualité, mais aussi une publicité massive pour une région. C’est donc logique que les 60 sites classés fassent tous partie des sites les plus visités du pays!
L’exemple de Lijiang
Lijiang est un peu un cas d’école sur les dérives du tourisme extrême. Cette vieille ville, dont l’histoire remonte à plus de 800 ans, a connu un développement du tourisme record ces dernières années. Imaginez un peu: en 1994, la ville accueillait 200 000 visiteurs par an. En 1997, la ville a été inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Je vous le donne en mille, le nombre de visiteurs a explosé depuis! En 2006, il y a eu 4,8 millions de touristes par an à venir découvrir l’endroit. En 2012, ils étaient plus de 15 millions!!! Une progression du tourisme de plus de 56 %, si on compare à 2011!
Il y a 20 ans, aucun logement n’était destiné au tourisme à Lijiang. Actuellement, ce sont plus de 2000 hôtels, guesthouses et auberges qui se partagent le juteux marché du tourisme chinois! Son développement rapide créé par le label du patrimoine mondial de l’UNESCO est définitivement un couteau à double tranchant. D’une part, l’afflux de touristes apporte certes des revenus aux locaux, crée de l’emploi et contribue à un développement rapide d’une ville en matière d’hygiène, de connections routières et d’infrastructures technologiques et logistiques. Mais par contre, accepter le tourisme de masse, c’est aussi prendre le risque de détruire à petit feu ces paysages, toutes ces régions sublimes que l’UNESCO souhaitait protéger afin de les faire perdurer pour l’humanité…
L’exemple de Yuanyang
Il y a quelques jours, nous nous sommes rendus dans la région de Yuanyang, au sud de Kunming. Ces terrasses de riz avec une vue à couper le souffle ont rejoint la liste en 2013.
Et lors de notre passage, nous avons pu observer que le changement était en cours…
Les auberges poussent comme des champignons, les marchands de souvenirs sont en train de remplacer les habitations villageoises et des points de vue payants en bois sont en train de se dresser dans le paysage.
Bref, la situation lance définitivement le débat…
- La protection de l’UNESCO garantit-elle vraiment la préservation du paysage?
- N’y aura-t-il pas un point où les villageois vont se rendre compte qu’il y a bien plus d’argent à se faire en vendant des cartes postales qu’en s’occupant des rizières?
- Les rizières sont-elles vouées à être laissées à l’abandon?
Depuis notre passage, il semblerait que la situation se soit stabilisée! Les rizières sont toujours là, aussi incroyables qu’autrefois. Nous espérons de tout cœur que cela continuera dans cette voie-ci.
Et votre avis? L’UNESCO, toujours un bon signe pour une région?
La République populaire de Chine, comme de nombreux autres pays dans le monde, demande un visa pour entrer sur le territoire. Afin d’obtenir le précieux sésame, il faut pouvoir prouver un certain nombre de choses: réservations de logements, billet de sortie du pays.. L’un des points essentiels à l’obtention du visa est également le fait d’avoir une assurance voyage. Si vous n’en avez pas encore, on vous laisse venir jeter un œil à notre sélection des meilleures assurances voyage.
Alors voilà, le Yunnan est probablement l’une des provinces chinoises les plus riches en matière de variété de paysages et de cultures. C’est un petit paradis pour admirer des points de vue à couper le souffle ou encore pour faire des randonnées! On espère que cet itinéraire de 2 semaines vous en fera prendre plein les yeux! Pour la fin de notre voyage en Chine, direction les incroyables rizières en terrasses de Yuanyang et la visite de Guilin!
P-S: pour préparer votre voyage en Chine, on vous a préparé un guide complet avec toutes les astuces pratiques!
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Bonjour à vous deux,
D’abord je dois vous dire mes félicitations pour le blog. Je vous ai découvert récemment et je prend un réel plaisir à lire vos aventures. Le design de votre site est super convivial. J’espère bien réussir à arriver à quelque chose d’aussi beau sur le mien éventuellement 🙂
Bref, votre article m’a beaucoup plu. Il traite de deux sujets que j’affectionne beaucoup, soit la Chine (le Yunnan surtout) et le patrimoine mondial de l’unesco. À l’automne dernier, je suis allée faire mon terrain de recherche à Luang prabang au Laos. Et mon sujet de mémoire (que j’ai abandonné malheureusement) traitait de la géopolitique du patrimoine mondial de l’unesco entre les ceux qui désirent la préserver et ceux qui désirent s’en servir comme levier de développement en utilisant le développement touristique. Bref on se retrouve toujours avec cette dualité de comprendre le besoin d’aider les populations plus démunis qui en vivre et de préserver un joyau. Mais ce que chaque endroit en fait exactement est d’autant plus intéressant.
Lijiang est vraiment un bon exemple. Il recèle tout ce qu’il faut pour attirer le voyageur et tout ce qui rebute maintenant en voulant trop l’adapter à cette nouvelle réalité. Ma crainte pour ces endroits, en plus de les voir se dénaturer complètement et qu’ils vont finir par s’auto-détruire. On ne retrouve plus ce dont on aurait voulu venir chercher à cet endroit. Alors on n’y va tout simplement plus ou on passe vite comme vous. Et les chinois ne font rien dans la demi-mesure. Pas un mètre carré n’est utilisé que pour autre chose que des choses tournés vers le tourisme. C’est dommage.
J’ai eu la chance de visiter la ville en novembre. Saison plus froide et plus morte un peu. (je dis bien un peu). J’ai tout de meme pu apprécier l’endroit. Mais ca devait être magnifique il y a quelques années et que les maisons étaient des maisons et non des commerces de babioles.
Bref je vous dit bravo pour cet article qui amène un regard critique sur la patrimonialisation d’un lieu et ses effets pervers et bénéfiques. POur les voyageurs qui recherche l’authenticité c’est un peu décevant. Mais sinon je dirais comme vous, allez-y avant qu’il soit encore trop tard.
Très bel article ! J’imagine le stress lorsqu’aucune de vos cartes bancaires n’étaient acceptées dans les distributeurs…
Quand on voit la progression du tourisme suite au classement au patrimoine mondial de l’Unesco, il est clair que l’on peut se poser des questions sur la préservation de l’environnement. Pour autant, j’imagine que cela permet aussi à de nombreuses régions de se développer économiquement. Faut voir à quoi tout cela ressemblera dans quelques années… Bonne continuation dans votre périple !
J’avais eu le même soucis pour retirer de l’argent en arrivant en Chine depuis le Laos. J’allais de distributeurs en distributeurs et rien à faire. Finalement j’avais trouvé un mec dans la rue qui m’avait changé des dollars et ça m’avait permis d’aller jusqu’à la grosse ville suivante.
En dessous de 100 000 habitants c’est des villages de campagne dans ce pays 🙂
Merci beaucoup pour ton commentaire Rachel et ton compliment! 🙂
Ton sujet de mémoire sone vraiment super intéressant! J’avoue que c’est une question que nous nous étions que rarement posée auparavant… J’ai grandi dans le Lavaux (une région en Suisse) qui a également été classée au patrimoine mondial il y a quelques années… Mais en Suisse les impacts ont principalement été que cela a freiné la construction de villas dans cette région et une légère progression du tourisme qui a été plutôt bénéfique pour la région. Mais c’est vrai qu’en Chine cela prend une toute autre dimension! Je pense que Lijiang a effectivement encore quelques atouts, mais définitivement plus pendant la golden week, t’as eu de la chance de pouvoir la découvrir "au calme"! 😀
Salutations de Taiwan!
@Elodie: Merci! Tout à fait d’accord avec toi, seul l’avenir nous dira si cela a été une bonne chose! En fait je pense que dans beaucoup de région du monde cela est souvent un excellent signe, mais en Chine le développement du tourisme a été trop soudain et surtout trop massif pour qu’il soit gérable… Mais des efforts seront (et sont?) déjà fait, à voir comment cela évolue!
@Bertrand: Haha on est bien d’accord! Les chinois n’en reviennent pas quand on leur dit qu’on vient d’une des plus grande villes de Suisse (Lausanne) et qu’elle ne compte que 150’000 habitants… Notre couchsurfeuse de Canton nous demandait même si nous avions des supermarchés dans une "si petite ville"! 😀 Définitivement pas les mêmes proportions!
Coucou les Voyageurs !
Eh oui, le côté à double tranchant du tourisme…
Je crois qu’on ne peut échapper à ses deux aspects.
Vivement la suite de vos aventures !
Marjorie
La question de l’afflux du tourisme généré par le label Unesco a le mérite d’être posée… mais à niter que si l’Unesco donne un status de patrimoine de l’humanité, il peut aussi le retirer si le patrimoine n’est pas conservé correctement.
Salut Mélissa,
J’imaginait bien que l’UNESCO pouvait le retirer… Mais c’est plus l’afflux massif de touristes et les dérivent qui vont avec (shops souvenirs, locaux qui veulent leur part du gateau…) qui dénaturent le lieu (les monuments et donc le patrimoine restent intacts…). Je pense donc que c’est difficile pour l’UNESCO de retirer le statut une fois qu’elle l’a donné… les enjeux économiques sont grands!
Salut les tourtereaux voyageurs,
content de vous voir toujours en route.
J’espère que vous pardonnerez mon sadisme, mais content aussi de vous voir un peu galérer. Je n’ai pas connu de voyage sans galère, et d’une manière générale, sans dire que c’est le sel du voyage, c’en est parfois le piment, et ça fait toujours des histoires marrantes à raconter. Merci donc de partager ces quelques moments difficiles.
J’espère que ça n’a pas été trop dur, mais que des Suisses finissent par faire la manche auprès d’une banque chinoise, j’y vois presque une logique cosmique, un juste retour karmique des choses:) En général, ce sont plutôt les banques suisses qui font le bonheur des chinois.
Pour l’Unesco, je me demande si ça pèse tant que ça dans l’équation touristique. Le problème du tourisme chinois, ce sont les Chinois. Unesco ou pas (et je pense que les Chinois se foutent de l’Unesco, peut-être me trompe-je)ils arrivent plus nombreux chaque année, avec le soutient du gouvernement qui pousse sans vraiment gérer.
Comme tu le dis, à Shaxi, l’infrastructure est déjà prête, et pas besoin de l’Unesco. Partout l’industrie se met en place. La côte vietnamienne par exemple appartient aux industriels du tourisme chinois. On attend la grosse vague, qui pour l’instant ne fait encore que grossir. Quand on parlait autrefois du péril jaune, qui aurait imaginé qu’il se manifesterait sous la forme de millions de bus à touristes:)
Hello Sirhom!
Toujours un plaisir de lire tes commentaires! Hehe c’est bon on accepte la petite pique, les petits suisses l’ont bien méritée… 🙂 Mais je te rassure ça va, on en a bien ri après coup, mais c’est vrai que sur le moment c’était pas mal un moment de solitude…mais probablement pas le dernier du voyage dans le genre (bon ok à l’avenir on tâchera de ne pas se retrouver à devoir faire la manche…)
Pour l’UNESCO je ne sais pas trop quoi te dire, d’un côté je pense que tu as raison, mais même si ce n’est pas l’UNESCO en soi qui donne tout cet attrait pour les touristes chinois, c’est principalement la publicité qui en découle ainsi que le développements des infrastructures… Avec le label UNESCO c’est une garantie de revenus en perspective et donc une excellente garantie pour se lancer dans des investissements de types auberges, shops, télécabines, bref tout ce dont les chinois raffolent…Aie aie tu me fais un peu peur avec le Vietnam… on verra tout ça dans quelques mois, qui sait peut-être retrouverons nous tous nos chers amis touristes chinois…. Ahhhhhh!!!! 😉
Salutations à toi et ta petite famille depuis Taiwan! A bientôt
Salut Fabienne, content de te lire aussi.
Désolé pour la pique, c’est toujours dommage quand c’est pas fait exprès:)
Je voulais dire qu’une banque chinoise qui vient en aide à des petits suisses qui font la manche, c’est un juste retour des choses.
Je trouve ça cela dit vraiment très sympa de leur part. En France on te laisserait mourir sur place plutôt que de te lâcher un centime.
Cela devait être sympa de passer du temps avec des Chinois et de faire une visite avec eux et leur façon de voir les choses. Shibaoshan semble vraiment magnifique, dommage que la bible du voyage passe à côté, mais vous l’avez vu au moins !
Rho la poisse pour les banques, c’est le genre de mésaventure kafkaïenne qui aurait très pu m’arriver… Mais il faut être super vigilant… Quand je pense que j’ai du mal à payer à certains endroits en Allemagne avec ma Visa, je préfère ne pas imaginer en Chine 😀
Lijiang n’a pas dû être des plus agréable, c’est vraiment dommage car la ville semble valoir le coup, mais les chiffres que vous donnez sont tout bonnement effrayants. Je suis d’accord au sujet d’être classé par l’Unesco, c’est véritablement à double tranchant. Cela peut être intéressant pour un site, mais la gestion doit suivre après. Bon de toute manière, on ne peut pas interdire l’accès à un site au public, même si ça ne ferait visiblement pas de mal en Chine… Il faudrait peut-être trouver un compromis entre un classement à l’Unesco et le néant, comme il existe en Europe (label ville d’art et d’histoire, etc…). Mais je ne sais si la Chine est le genre de pays à faire des compromis. Toujours est-il que le fait d’être classé à l’Unesco a souvent un côté face, Dresde en Allemagne s’est carrément vue déclassée de la liste du patrimoine mondiale en raison de la construction d’un pont qui gâchait la vue du centre-ville. Mais bon après il fallait bien le construire ce pont pour désengorger le trafic… Je sors un peu du sujet mais disons que je ne suis pas un fanatique de l’Unesco et de sa sacro-sainte liste.
En tous les cas merci pour cet article, ces belles découvertes et jolis clichés.
Merci pour ton commentaire Jules! Que de lecture pour nous, ça fait bien plaisir!!! Pour l’UNESCO j’avoue que nous ne savons pas trop quoi en penser non plus… dans ma région natale (Le Lavaux) cela a eu un impact plutôt positif car cela a mis un frein aux constructions immobilières dans le Lavaux, mais par contre les prix ont bien entendu exploser… 😉 Double tranchant, mais au moins pour le coup le Lavaux restera préservé!
Pour la Chine je ne pense malheureusement pas que cela soit possible, car le problème principal c’est la masse humaine et surtout l’émergence récente d’une classe moyenne qui dispose des moyens financiers nécessaires pour voyager au sein de son pays… A l’étranger on a beaucoup critiqué la politique de l’enfant unique (moi même j’étais une des première à dire que cela allait à l’encontre des droits humains), mais au final quand on voit l’ampleur de la population on ne peut que se demander à quoi ressemblerait le pays si cette politique n’avait jamais vu le jour…
Ce qui se passe à Lijiang ne m’étonne pas car j’en avais découvert l’évolution lors d’une discussion avec Patrick Mathè (http://voyagerlemonde.com/piste-joseph-rock-alexandra-david-neel-patrick-mathe/) qui s’est fixé non loin et je pense que cette liste Unesco est une malédiction que j’ai déjà constaté ailleurs.
Fabienne, vous avez compris notre problème ( à quoi ressemblerait le pays si cette politique n’avait jamais vu le jour…)
et pas seulement sur CE problème mais tous les autres …
A mon humble avis, un tel pays ne peut qu’etre dirigé que par une dictature, qu’elle soit communiste, facho, …
vous connaissez maintenant les chinois … vous vous imaginez une démocratie ? ( ou moneycratie )
… regardez l’Inde … voyez un peu maintenant les pays du magreb …
là-bas yavait un gros salopard (bien connu et prévisible +- pro occidental) mais ca tournait … maintenant ya plein de petits salopards imprévisibles, invisibles, …