Cette année nous avons eu la chance d’ajouter un nouvel itinéraire à notre collection de tours de randonnée sur plusieurs jours: le magnifique tour des Combins. Ce parcours passant entre la Suisse et l’Italie, permet de faire tout le tour de cet imposant massif qui n’a pas grand chose à envier à son illustre voisin le Mont-Blanc.
Çà faisait un petit bout de temps que cette randonnée était sur notre liste (depuis qu’on a randonné sur le tour du Saint-Bernard juste à côté). Donc lorsque les régions du Pays du Saint-Bernard, Verbier et de la Vallée d’Aoste nous ont proposé de réaliser cet itinéraire, on n’a pas hésité bien longtemps et c’est avec un plaisir non dissimulé que nous nous sommes lancés à l’assaut des sentiers.
Dans cet article vous retrouverez notre itinéraire “jour par jour” ainsi que les cartes et infos pour chacune des étapes. En fin d’article, on vous en dit plus sur l’organisation du tour, le budget nécessaire et les aspects logistiques.
On vous emmène?
- Tour des Combins: Présentation de l’itinéraire
- Le tour des Combins en Vidéo
- De Bourg-Saint-Pierre à la cabane de Mille (Jour 1)
- De la cabane de Mille à la cabane de Panossière (Jour 2)
- De Panossière à la cabane de Chanrion (Jour 3)
- De Chanrion au refuge Champillon (Jour 4)
- De Champillon à Saint-Rhémy (Jour 5)
- De Saint-Rhémy au col du Grand Saint-Bernard (Jour 6)
- Du col du Grand Saint-Bernard à Bourg-Saint-Pierre (Jour 7)
- Préparer son tour des Combins: les infos
Tour des Combins: Présentation de l’itinéraire
Tour emblématique des Alpes, le tour des Combins est souvent cité comme le petit voisin du tour du Mont Blanc. Certainement un peu moins “célèbre”, il n’en est pas moins intéressant pour autant! Et si vous voulez notre humble avis, ce qui le distingue également de son voisin c’est qu’il est BEAUCOUP moins fréquenté. Et bon, le massif des Combins ce n’est pas n’importe quel massif non plus hein! 😉
Situé entre la Suisse et l’Italie, le massif est dominé par le Grand Combin et ses 4314m et se compose également des Combin de Valsorey (4184m), Combin de la Tsessette (4141m), Combin de Corbassière (3715m), Combin du Meitin (3622) et du Petit Combin (3668m). Tous ces magnifiques sommets sont également accompagnés d’un versant couvert de glaciers. Autant dire qu’en faire le tour réserve quelques sacrés panoramas!
Le tour des Combins est donc un itinéraire italo-suisse qui peut se réaliser en 4 à 7 jours (typiquement décrit en 6 jours).
En tout le parcours fait un peu plus de 100km avec près de 6000m de dénivelé et de très nombreuses variantes possibles! Autant dire un terrain de jeu de rêve pour les amoureux de montagne que nous sommes!
Notre représentation ci-dessus est assez schématique, mais cela vous montre en gros le tracé autour du massif. 40% du tracé se trouve en Italie (région du Val d’Aoste), tandis que le 60% se passe en Suisse (entre le Val d’Entremont et le Val de Bagnes).$
Pour cet itinéraire, on vous conseille de prendre la carte avec vous au format numérique. Pour ce faire, vous pouvez télécharger la carte ci-dessous en vous rendant sur AllTrails. Pour faire un téléchargement dans le format de votre choix (GPX, KML, Garmin), il faut simplement se créer un compte gratuit sur l’app ou le site web. Pour poursuivre en gratuit, on vous conseille ensuite d’importer la trace dans votre application de randonnée habituelle (Maps.Me par exemple avec le format KML)
Si vous souhaitez pouvoir accéder à l’itinéraire dans AllTrails hors ligne, il faudra passer à l’option AllTrails+. L’abo coûte 29,99€ / an, mais si vous passez par ce lien vous profitez d’un rabais de 30% durant 1 an (soit 20,99€) (nous l’avons depuis plusieurs années et sommes très contents de cette app. Pour lire notre avis complet, vous pouvez jeter un oeil à cet article)
Le tour des Combins en Vidéo
Avant de passer à l’article et le détail des étapes, on vous propose un petit aperçu en images de notre tour… histoire de vous mettre l’eau à la bouche 🙂
Et si vous souhaitez voir les images plus “live” de notre tour, on vous donne rendez-vous sur notre compte Instagram. L’intégralité des stories et reels publiés en direct depuis le tour sont disponibles à la une du profil.
De Bourg-Saint-Pierre à la cabane de Mille (Jour 1)
Nous avons choisi de débuter le tour des Combins dans le petit village de Bourg-Saint-Pierre. Pour cette première étape nous sommes pour ainsi dire en terrain connu. Nous avions suivi exactement ce même itinéraire lors de notre dernier jour sur le tour du Saint-Bernard il y a 2 ans (mais dans l’autre sens).
Partis vers 11h30 du matin, nous marchons d’un bon pas les 3 premiers kilomètres jusqu’au Creux du Mâ, un alpage où nous attend un magnifique banc avec vue; le spot idéal pour notre premier pique-nique de ce tour. On profite du panorama sur le val d’Entremont et on se remet en route en direction de l’alpage du Coeur.
L’itinéraire ne présente strictement aucune difficulté, ce qui laisse pleinement le temps de profiter de la vue qui se dégage de plus en plus sur le massif du Mont Blanc et les Grandes Jorasses à notre gauche.
Arrivés à la Vuarette (ou Vouarette), la cabane est en ligne de mire mais nous décidons de nous attarder quelque peu sur la terrasse d’un petit chalet d’alpage qui se trouve au bout de l’avancée herbeuse. Le panorama y est époustouflant et nous savons que nous avons encore largement le temps de rejoindre la cabane de Mille avant l’heure du repas.
Le dernier bout du sentier suit un chemin en balcon juste sous le Mont Rogneux. Nous en avons pour ainsi dire terminé avec le dénivelé de la journée et profitons de ces 2 derniers kilomètres pour marquer pas mal d’arrêts photo.
La cabane de Mille
Nous étions déjà venus à la cabane de Mille en 2020 lors de notre tour du Saint-Bernard. Depuis, le gardien a changé mais qu’on se rassure, la cabane est toujours aussi belle (et la nouvelle équipe tout aussi sympa). 🙂
Cette année, nous avons eu de la chance de tomber un soir où nous étions peu nombreux. Résultat? Nous avons eu un dortoir rien que pour nous et ça c’était carrément la classe. Récemment rénovée, la cabane de Mille est très confortable avec ses 59 places réparties dans 7 dortoirs et la vue depuis leur réfectoire/terrasse est tout simplement superbe!
Notre conseil si vous dormez à la cabane? Ne ratez pas le coucher du soleil depuis le sommet du Mont Brûlé qui se trouve à 10-15 minutes de là, ça vaut vraiment la peine!
Tarif: 68 CHF en demi pension
Lien pour vérifier les disponibilités et réserver
PS: Si le ciel est dégagé et que la lune n’est pas trop forte, cela peut valoir la peine de sortir la nuit pour jeter un oeil à la voie lactée (ceci est valable pour pas mal de cabane de montagnes hein 😉 ).
Détails de l’étape
C’est une petite étape, idéale pour débuter le tour. Si vous arrivez de bonne heure et que vous avez envie de crapahuter un peu, on vous conseille de grimper au sommet du Rogneux (notez qu’il est possible d’atteindre le sommet en bifurquant à droite après la Vuarette et ainsi intégrer ce sommet à l’itinéraire du tour… cette option est visible sur la carte ci-dessous). Nous avions d’ailleurs fait cette variante en 2020 et nous vous en parlions par ici. A noter toutefois que c’est un sentier bleu (donc de haute montagne) et qu’il s’agit d’avoir le pied sûr pour l’emprunter.
- Départ: Bourg-Saint-Pierre
- Arrivée: Cabane de Mille
- Distance: 12,5 km
- Dénivelé: 1150 m de D+, 300m de D-
- Temps de marche: environ 4h30
Carte de l’étape
De la cabane de Mille à la cabane de Panossière (Jour 2)
Pour cette seconde journée il y a plein de variantes possibles. Au moment du petit déjeuner Benoit me fait ses yeux de panda pour que j’accepte de passer par le sommet du Mont Rogneux mais il n’en sera rien! Non plus sérieusement, nous étions déjà montés au Rogneux il y a deux ans mais ne connaissions encore pas du tout la partie entre la cabane de Mille et la cabane de Brunet.
Sachez qu’il est possible de rejoindre le col des Avouillons puis la cabane de Panossière en passant par le sommet de Mont Rogneux. Si cette variante vous intéresse, vous la trouverez en bleu sur la carte de l’étape un peu plus bas. Notez quand même que cet itinéraire est balisé en bleu (donc de haute montagne) et que la montée au Rogneux est bien raide… Après ça reste un bleu “facile” à notre avis.
Benoit avait un peu peur que la douce descente en direction de Brunet soit un tantinet “monotone”. Ehhh bien je peux vous garantir qu’il a été mauvaise langue (sans connaître). Nous avons énormément apprécié cette étape qui offre de beaux coups d’oeil sur le Val de Bagnes. Face à nous, nous voyons les villages de Verbier et même Sarreyer (le village dont Benoit est originaire) ainsi que l’alpage de la Chaux où l’oncle, la tante et les cousin(e)s à Benoit gardent vaches et chèvres durant la saison estivale et font le fromage. (le meilleur du monde à notre humble avis). #FromageDeBagnes #BagnesChaux 😉
Le sentier à proprement parlé est vraiment très agréable. On avance au milieu des arolles et des arbustes à myrtilles (en plus c’est la saison, alors on se fait plaisir pour les snacks!)
Arrivés à Brunet on fait un petit arrêt pour un café. Alors que nous sommes installés sur la terrasse, nous voyons un gars passer qui se fait filmer par un cameraman. On comprend assez vite qu’il s’agit du leader de la SwissPeaks 360 qui se déroulait justement cette semaine là.
La SwissPeaks 360 me demanderez vous? Oh, juste un petit trail de 367km avec près de 27’000 mètres de dénivelé. Le coureur que nous avons vu passer tout sourire? (oui oui le gars était encore frais comme une rose alors qu’il en était déjà à plus de 150 km de course!) Il s’agit d’un certain Galen Reynolds. Il a remporté la course en un peu moins de 86h!
Et dire que nous avions marché la Via Alpina (qui, pour info, fait grosso modo la même distance avec le même dénivelé) en 3 semaines… haha on n’est définitivement pas tous fait du même bois!
Bref, inspirés par le passage de Galen nous nous sommes remis en course en marche. #FautPasDéconner
Pour la suite de l’itinéraire nous avons décidé de suivre l’une des variantes. Au niveau d’un petit pont, nous avons décidé de poursuivre tout droit au lieu de prendre à gauche. L’objectif? Rejoindre le col des Avouillons en passant au pied du Petit Combin pour admirer le glacier de Corbassière vu d’en-haut.
J’avais déjà emprunté cet itinéraire il y a 7 ans, mais malheureusement la météo avait été désastreuse à l’époque et nous n’avions rien vu depuis le col. Cette année la donne était différente et la vue tout simplement grandiose!!! Si le temps est relativement dégagé, cette variante vaut clairement la peine.
On rejoint le sentier officiel juste avant le passage de la passerelle de Corbassière inaugurée en 2014. Avec ses 190m de long elle est vraiment impressionnante!
Depuis la passerelle il ne reste “plus que” 2 km et 250m de D+. C’est pourtant le tronçon où nous aurons été les plus lents. Etait-ce super difficile? Non absolument pas… Mais c’est le moment où les nuages ont décidé de se lever comme par magie! On n’a pas vu passer la dernière montée le long de la moraine tellement la vue sur le Grand Combin et le glacier était belle (même si on avait aussi une pointe de tristesse en se remémorant les images du glacier il y a quelques années en arrière).
Une fois à la cabane nous avons continué à profiter de cette vue de dingue le temps de l’apéro avant d’aller nous mettre au chaud pour la soirée (c’est qu’il fait frais à 2630m quand le soleil se couche 😉 )
Nuit à la cabane de Panossière
Nous avons passé un très bon moment à la cabane de Panossière. Une soirée en cabane comme on les aime! La capacité de Panossière est d’environ 75 personnes, mais ce soir-là nous n’étions qu’une dizaine. Au moment de passer à table, le staff nous a demandé si nous acceptions de nous asseoir à des tables voisines pour faciliter le service. A ce moment là on s’est tous regardé… “Ben on va coller 2 tables et manger ensemble non?”
Et c’est comme ça qu’on s’est retrouvé à passer la soirée à papoter rando, voyage et montagne avec une joyeuse équipe venant d’un peu partout (un canadien, 3 américains, 2 belges et des suisses).
Et sinon, sur une note plus pratique, Panossière est une magnifique cabane spacieuse avec une vue… comment dire? Pfiouuu… juste exceptionnelle! L’équipe est adorable et nous avons super bien mangé (mention spéciale pour leur pique-nique qui était divin (cake salé maison, petit gâteau maison et bon fromage d’alpage!)
Prix de la demi-pension: 75 CHF / personne, douche chaude en supplément
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Détails de l’étape
Nous vous recommandons vivement la variante par le col des Avouillons (la rouge du bas sur la carte ci-dessous); la vue “d’en-haut” sur le glacier de Corbassière et le passage au pied du Petit Combin valent vraiment le petit effort supplémentaire et sachez que cela n’ajoute pas réellement de distance, juste un peu de dénivelé. 😉
- Départ: Cabane de Mille
- Arrivée: Cabane de Panossière
- Distance: 15,4 km
- Dénivelé: 1260 m de D+ et 1130m de D-
- Temps de marche: environ 6h
- Variante suivie: le col des Avouillons
Carte de l’étape
De Panossière à la cabane de Chanrion (Jour 3)
Ce matin nous nous réveillons la tête dans les nuages! La brume entoure la cabane et on distingue à peine le glacier… Aie… Un petit coup d’oeil aux prévisions et on finit par partir assez optimistes car Météo Suisse nous dit que ça devrait se lever (même si on sait bien que les prévisions peuvent réserver des surprises en montagnes). 😉 Après, nous n’allions pas nous plaindre… En quittant la cabane de Panossière, on n’a pas le temps de commencer à digérer le petit déjeuner qu’on attaque déjà l’une des grimpettes les plus raides du tour: la montée au col des Otanes.
L’ascension est assez courte, mais pfiouuu… c’est raide! Rien de tel pour mettre la machine en route si vous voulez mon humble avis.
Étant les premiers partis ce matin, nous avons le plaisir de croiser de nombreux bouquetins pendant la montée ainsi qu’au sommet. On s’est d’ailleurs pas mal attardé à les observer, c’est vraiment des animaux fascinants! Ils ont une telle agilité dans les pierriers, ça en est déconcertant (qu’est ce que je rêverais d’avoir la même aisance haha).
Le col des Otanes est le point le plus haut du tour des Combins avec ses 2870m. Nous jetons un dernier regard sur l’imposant glacier et entamons ensuite la longue mais régulière descente jusqu’au barrage de Mauvoisin.
Les nuages nous accompagnent toujours, mais nous sommes sous le charme des effets que cela crée sur la vallée de Bagnes. En guise de bonus, nous croisons encore plusieurs bouquetins durant la descente. Nous ne le savons pas encore, mais cette journée aura définitivement été placée sous le signe de ces majestueux animaux.
Arrivés au pied du barrage de Mauvoisin nous décidons de nous arrêter le temps d’un café à l’hôtel.
Il fait bien trop gris et frais pour rester sur la terrasse et nous décidons de nous installer à l’intérieur. 30 minutes plus tard, re-caféiné, nous avons la belle surprise de découvrir que Météo-Suisse ne nous avait pas menti; les premiers rayons commencent à percer!
Afin de rejoindre le haut du barrage nous décidons d’emprunter le tunnel, une ancienne galerie datant de l’époque de la construction qui a été ré-affectée en sentier de randonnée agrémenté de panneaux expliquant les étapes de la construction de l’ouvrage.
Nous traversons le barrage et longeons le lac en passant par plusieurs galeries et tunnels. Après un petit kilomètre presque à plat, on reprend le sentier qui monte à gauche en direction des écuries de Giétroz. A partir de là, la pente s’adoucit et on continue à se diriger vers le col de Tsofeiret tout en surplombant le lac de Mauvoisin.
Peu avant le col, nous avons une surprise de taille!
De très nombreuses vaches sont en pâture par ici quand soudain… “Euh… ça monte les pierriers des vaches?” Au loin, je vois un immense groupe d’animaux juste sous le Grand Combin. Ca me parait “petit” pour être des vaches mais y en a tellement! A mesure qu’on s’approche on réalise que les vaches d’Hérens n’ont bel et bien pas rétréci mais qu’il s’agit bien d’un groupe d’une trentaine de bouquetins! Wouahhh… Je crois bien qu’on n’en avait encore jamais vu autant à un seul et même endroit, c’était tout simplement magnifique.
En vrai, les bouquetins vivent souvent en “grand troupeau” avec toujours une séparation mâles et femelles. Les 2 sexes ne se mélangent foncièrement qu’en période de rut (de décembre à janvier). Le reste de l’année ils font ménage à part. 😉 La taille des groupes est variable mais peut atteindre 100 individus. Pour notre part, nous avions vu souvent des petits groupes rapprochés (ceux du col des Otanes devaient faire partie du même groupe mais nous les avons vus à 5 emplacements différents). Ici ils étaient tous en train de se reposer au pied du Grand Combin.
Une fois au col de Tsofeiret, la descente jusqu’à la cabane de Chanrion n’est plus qu’une petite formalité. 2 km et 200m de dénivelé négatif plus tard nous sommes pile à l’heure pour profiter d’une bonne bière avec les derniers rayons du soleil sur la terrasse de la cabane en compagnie d’autres randonneurs.
La cabane de Chanrion
Cette cabane était l’unique du tour (côté suisse) que nous ne connaissions pas encore… Et bien laissez-moi simplement vous dire que nous savons d’ores et déjà que nous allons y revenir! Fraîchement rénovée, elle offre un super confort (petits dortoirs confortables, douche chaude (en supplément)) et le couple de gardiens ainsi que leur équipe sont tout simplement géniaux!
Et bon, avec son emplacement en plein cœur du massif des Combins, j’aime autant vous dire que niveau vue (et possibilités de rando) on n’est pas déçu. Il s’agit une cabane du club alpin et des tarifs réduits sont donc appliqués pour les membres. Pour les non-membres, la nuitée en demi-pension coûte 90 CHF.
Lien pour vérifier les disponibilités et réserver
Détails de l’étape
Quelle étape! Nous avons adoré la variété des paysages (et bien évidemment tous les bouquetins). Ce n’était pas l’étape la plus longue de notre tour, mais c’est pourtant celle pour laquelle nous avons mis le plus de temps. Pas spécialement à cause de la difficulté, mais bien parce que les occasions de s’arrêter en route étaient trop nombreuses. 😉
- Départ: Cabane de Panossière
- Arrivée: Cabane de Chanrion
- Distance: environ 18 km
- Dénivelé: 1250m de D+ et 1400m de D-
- Temps de marche: environ 7h
Carte de l’étape
De Chanrion au refuge Champillon (Jour 4)
Cette étape étant la plus longue de notre tour, nous avons mis le réveil de bonne heure et sommes venus prendre le petit déjeuner à 6h15 tapante. C’est donc avec les premiers rayons du soleil que nous nous sommes mis en route.
La première partie de la journée consiste à descendre jusqu’à la Dranse de Bagnes puis de remonter en direction de la fenêtre de Durand. La montée est relativement facile car très régulière et surtout nous profitons encore bien de la fraîcheur matinale ce qui facilite grandement l’effort. Il est à peine 9h00 et nous sommes déjà au col. La bonne nouvelle? On en a presque déjà terminé avec le dénivelé positif de la journée (notez que je dis “presque”… y a une petite arnaque à la fin 😉 )
Le col pourrait être un bon endroit pour marquer une première pause, mais le vent glacial qui y soufflait nous a au contraire poussés à accélérer le pas pour essayer de perdre au plus vite de l’altitude. C’est simple, à la fenêtre de Durand, j’ai eu l’occasion d’enfiler presque toutes mes couches… Pull, doudoune, bonnet et même les gants!
Bien que très fraîche, la descente côté italien n’en est pas moins intéressante! On avance avec une belle vue sur le Mont Gelé à notre gauche, le Mont Avril à notre droite et les montagnes du val d’Aoste face à nous.
Après une petite pause à l’abri d’un rocher nous avons fait une rencontre impromptue avec un bouquetin. Ce n’était pas volontaire, mais nous l’avons surpris dans un contour et le pauvre s’est retrouvé nez-à-nez avec nous. Il nous a fixés quelques secondes (je pense qu’il a secrètement envisagé de nous souffler) avant de poursuivre son chemin tout tranquillement non pas sans nous lancer encore quelques regards méfiants… ben quoi? Nous étions les premiers sur le sentier ce jour-là et l’avons visiblement dérangé dans sa ronde matinale.
Arrivés à l’alpage des Thoules, nous gagnons une route agricole que nous suivons sur près de 5km. Ce n’est pas le terrain le plus agréable à marcher, mais cela présente l’avantage non négligeable de faire avancer les km plus rapidement.
Attention: Le balisage du tour est pourtant bien présent, mais sur ce tronçon, nombreux sont les randonneurs qui se sont trompés (tous au même endroit – je vous ai mis un point sur la carte ci-dessous). Nous étions une dizaine à suivre le tour des Combins ce jour-là et nous sommes les seuls à avoir pris juste. Peu après l’alpage de Balme, un joli sentier quitte la route pour se diriger vers le réservoir de la Conca de By. C’est tentant de quitter la route à cet endroit, mais il faut bel et bien continuer encore 1,8 km jusqu’à rejoindre le fond de la Combe où un sentier monte en direction du Ru de By. (Note: un Ru est un peu l’équivalent au Val d’Aoste d’un bisse valaisan, soit un canal d’irrigation qui permet d’amener l’eau des torrents aux terres cultivées)
Et si vous nous lisez de temps en temps, vous savez que j’aime les Ru (ou les bisses). Pourquoi? Ben parce que cela veut dire que le tracé est plat pardi!
Ici, le sentier à flanc de montagne, est pour ainsi dire parfaitement plat sur une distance de près de 7 km! Pendant l’ensemble du parcours, on profite d’une jolie vue sur le Trident du Faudery, le Mont Gelé et leurs voisins. Massif qu’une touriste hollandaise nous aura confié avoir appelé “le dinosaure” pendant l’ensemble de la journée… A y regarder de plus près, on avouera qu’elle n’avait pas tort! 😉
Il est environ 15h quand nous arrivons au lieu-dit du “Néan” (si si véridique). A cet endroit, Benoit me dit “Oh, il ne nous reste plus qu’1 kilomètre et on y est!”. Cet endroit restera pour moi celui que je surnommerai dorénavant “l’arnaque”. 🙂 1 km et… 300m de dénivelé!
haha quand j’écris ces lignes maintenant je rigole car ce n’est pas grand chose, mais croyez-moi, sur le moment cette dernière grimpette bien raide m’aura coûté pas mal d’énergie.
Mais bon, tout est relatif, car l’arrivée à Champillon n’en était que plus belle! Leur magnifique terrasse avec son panorama de dingue (et une bonne bière artisanale) m’auront rapidement fait oublier ce dernier petit effort.
Le refuge de Champillon
Je ne sais pas si c’est l’effort nécessaire pour y arriver qui nous a fait cet effet, mais à peine avions nous mis un pied sur leur terrasse que nous étions sous le charme de l’endroit. L’ambiance du refuge est familiale, un peu bohème. Un endroit qui nous a fait nous sentir immédiatement à la maison!
Les dortoirs sont confortables, l’eau de la douche bonne chaude (et gratuite) et de la bière artisanale est proposée à la pression. What else? Oh si! Un repas absolument divin qui était accompagné d’une carafe de vin rouge à chaque table (tout pour nous plaire qu’on vous disait!). Non plus sérieusement, on a vraiment beaucoup apprécié l’accueil hyper sympathique de l’équipe sur place. On n’est pas certains d’avoir tout bien compris, mais le gardien parlait avoir marché depuis le Pakistan jusqu’à l’Italie!!! Nul doute qu’il doit être quelqu’un de passionnant avec qui passer une soirée à refaire le monde.
Prix de la nuit en demi pension: 65€ avec possibilité de profiter de leur sauna pour 10€ par personne (on a tellement sué en arrivant que bizarrement cette option ne nous a pas tentée sur le moment). 😉
Réservation: Par email ou via Whatsapp. Numéros et infos sur leur site web
Détails de l’étape
Étape la plus longue de ce tour des Combins, elle reste néanmoins très agréable et à vrai dire plus “roulante” que celle de la veille. Le “plus dur” est au début de la montée à la fenêtre de Durand (partie plus raide), la suite de l’ascension vers le col est plus plate et régulière sur la fin. (bon ok… le dernier kilomètre fait mal aussi, mais c’est surtout parce que c’est le 23ème).
- Départ: Cabane de Chanrion
- Arrivée: Refuge de Champillon
- Distance: environ 23 km
- Dénivelé: 1150m de D+ et 1250m de –
- Temps de marche: environ 7h30
Carte de l’étape
De Champillon à Saint-Rhémy (Jour 5)
Ce matin je n’en crois pas mes yeux quand je sors de la chambre et que j’entre dans la salle à manger… Enfin je dis les yeux, mais c’est plutôt le nez que je devrais dire… A peine que j’avais poussé la porte, je suis envahie par une bonne odeur de croissant chaud! Mon cerveau me joue-t’il des tours? Ohhh que non! Il y avait bel et bien des croissants tout droit sortis du four qui attendent les randonneurs ce matin. Les refuges italiens c’est vraiment quelque chose à part! 🙂
Après ce petit dej royal on se met en route et le moins que l’on puisse dire c’est qu’on est vite dans le bain. Le sentier quitte le refuge et monte pour ainsi dire sans détour en direction du col de Champillon. Les sentiers en lacets ne semblent pas être le genre du val d’Aoste… Ça a au moins le mérite de nous aider à digérer rapidement notre petit déjeuner gargantuesque. 😉
Arrivés au col la vue est tout simplement spectaculaire! Face à nous se dressent de nombreuses montagnes dont une qui nous parait bien enneigée au loin… Hmmm étrange, on ne la reconnaît pas! Vu l’angle ça ne peut pas être les Combins ni le Vélan… Mais? attends? Ça ne serait pas le Mont-Blanc? Alors effectivement, après vérification il s’agit bien du point culminant des Alpes. C’est juste qu’on ne l’avait encore jamais vu “depuis ce côté” et qu’on ne l’a pas reconnu! 😉
Tandis que je dégaine ma caméra pour lancer un timelapse, Benoit me dit: “Tu restes là? Je vais juste faire un tour par là!” en pointant la pente herbeuse qui grimpe sur la droite…
oui, oui, je ne bouge pas de là!
3 minutes plus tard je jette un coup d’œil à ma droite et voilà que je vois Benoit qui est littéralement en train de courir au sommet du Mont Chenaille! De là-haut, il a ramené quelques belles photos! Par contre vous êtes prévenus, si vous voulez la même va falloir transpirer un peu. 😉 (Vous trouverez l’itinéraire de ce petit détour sur la carte de l’étape… et c’est un sentier plutôt du genre bleu 😉 )
Depuis le col, la descente est agréable. C’est assez raide, mais le sentier suit de grands lacets. A l’alpage de Crou de Bentse, le chemin continue sur la droite et on suit un magnifique chemin en balcon. Nous sommes tantôt dans la brume, tantôt au-dessus ce qui confère une ambiance assez mystique à cette descente.
Arrivés à l’alpe Ponteille inférieure, on traverse le cours d’eau puis on remonte un peu en suivant la route agricole. Au niveau d’une grande ferme, on reprend un sentier bien raide sur quelques mètres et on arrive sur le Ru Neuf d’Eternon, un petit cours d’eau enterré sous un large chemin bordé de mélèzes.
A la sortie de la forêt on atteint l’alpe Barasson et à partir de là il nous reste 4 kilomètres de descente jusqu’à Saint-Rhémy. D’abord sur un sentier, on rejoint ensuite une route forestière qu’on suit jusqu’au village. Attention, juste avant le village on rejoint brièvement la route principale qu’il faut longer prudemment sur quelques mètres.
Le village de Saint-Rhémy est minuscule, mais très charmant. C’est la première petite localité italienne qu’on atteint une fois passé la frontière au col du Gd-St-Bernard. D’ailleurs, avis aux amateurs, l’endroit est célèbre pour son “jambon de Bosse”. Ne mangeant plus trop de viande, on ne pourra pas vous en dire plus, mais selon les autres randonneurs ce dernier valait la peine. 😉
Notez aussi pour ceux d’entre-vous qui souhaitent raccourcir le tour, vous pouvez aussi aller directement au col du Saint-Bernard par le col de Barasson (voir sur la carte ci-dessous). Cet itinéraire vous rajoute quelques kms et pas mal de dénivelé mais vous fait gagner une journée sur le tour.
Le Suisse Hôtel, Saint-Rhémy
L’hôtel Suisse se situe dans le bourg de Saint-Rhémy, quelques kilomètres au-dessus de l’entrée du tunnel du Gd-St-Bernard et pile sur l’itinéraire du tour. Petit hôtel familial, c’est vraiment une jolie adresse. La déco est soignée et on y mange très bien! Le prix de 100€ la nuit (2 personnes avec petit déjeuner) ne comprend pas le repas du soir, ce dernier se prend à la carte dans le restaurant de l’établissement… Mais du coup avec le repas du soir et une bouteille de vin, ça nous est revenu le même prix qu’une nuit en cabane.
L’hôtel ne peut pas se réserver en ligne. Le mieux est de les appeler directement (+39 0165 78 09 01) ou de leur envoyer un mail (info@suissehotel.it). Leur site web
Détails de l’étape
Jolie étape sur laquelle nous avons tout particulièrement apprécié le passage du col de Champillon et sa vue sur le Mont-Blanc. La partie finale dans la forêt n’était pas des plus intéressante, mais cela se fait relativement vite.
- Départ: Refuge de Champillon
- Arrivée: Saint-Rhémy
- Distance: 15 km
- Dénivelé: 520m D+, 1300m D-
- Temps de marche: environ 5h
Carte de l’étape
De Saint-Rhémy au col du Grand Saint-Bernard (Jour 6)
Avant dernière journée sur le tour, et toute petite étape, ce matin nous prenons les choses au ralenti. Après un excellent petit déjeuner à l’hôtel suisse, on attaque la douce et régulière grimpette jusqu’au col du Gd-St-Bernard.
Après avoir quitté le bourg de Saint-Rhémy, on longe la route du col sur quelques dizaines de mètres. Rapidement, on arrive à un croisement où il est possible de prendre à droite pour rejoindre le col en 3h20. Cette option est bien évidemment possible, mais nous avons préféré suivre le tracé “officiel” qui est plus direct.
Nous avons donc ignoré ce premier sentier et continué encore quelques mètres le long de la route pour prendre le second chemin à droite. A partir de là, on arrive sur un large chemin qui monte très régulièrement jusqu’au col.
Aucune difficulté à signaler et on l’avouera, bien que le panorama soit très beau, nous avons trouvé que cette étape manquait un peu de “piquant”. Mais bon, on n’allait pas se plaindre car on s’était prévu une suite de programme qui allait m’apporter ma dose d’adrénaline. 😉
Il devait être à peine 11h lorsque nous sommes arrivés au pied de la statue de Saint-Bernard de Menthon qui se trouve au bord du lac. Après une petite pause café à l’auberge nous avons été rejoint pour la suite du programme par Sabine (la soeur à Benoit) et Charlotte (une amie). On a déposé quelques affaires à l’hospice et c’est à 4 qu’on est parti en direction de la pointe de Drône.
Ah là là, je vais être honnête, cette partie de la journée me donnait quelques sueurs froides. La pointe de Drône est située au-dessus du col du Gd-St-Bernard et est connue pour son panorama exceptionnel à 360°. Le hic? Pour y arriver il faut d’abord monter à la Grande Chenalette, un premier sommet dont l’accès est assez engagé (difficulté T4): échelles, chaînes et câbles, bref tout ce qui me fait peur. 😉
Si l’ascension de la pointe de Drône vous intéresse, on vous donne rendez-vous dans notre article sur le tour des lacs de fenêtres que Benoit vient tout juste de mettre à jour pour y inclure cette variante. Mais bon, je vous mets quand même en bonus quelques photos de ma tête un tantinet pas rassurée dans les passages les plus délicats ainsi que quelques photos de la vue au sommet. 😉
PS: Ça l’a fait… J’ai eu un peu peur, mais c’est passé! 😉
Nuit à l’hospice du Grand-Saint-Bernard
Au moment de choisir notre logement au col du Grand-Saint-Bernard nous avons tout naturellement décidé d’opter à nouveau pour l’hospice (tout comme en 2020). La raison? Alors d’une part, le prix de la nuitée est imbattable (55 CHF incluant le dortoir, le repas du soir ainsi que le petit déjeuner) mais aussi car l’expérience est vraiment unique! Nous ne sommes pas des personnes particulièrement spirituelles, mais force est d’admettre que ce lieu, et surtout les chanoines qui y sont présents, rendent l’endroit réellement unique.
Notez qu’à l’hospice il est possible de choisir entre les dortoirs et des chambres privées. Les douches et WC sont à l’étage. Si vous souhaitez plus de confort, il est également possible de passer la nuit à l’auberge de l’hospice (chambres privées avec salle de bain).
Lien pour la réservation de l’hospice
Lien pour réserver à l’auberge de l’hospice
Détails de l’étape
L’étape allant de Saint-Rhémy au col est relativement courte. Il serait tout à fait possible de poursuivre jusqu’à Bourg-Saint-Pierre la même journée. Néanmoins, le col du Grand-Saint-Bernard est un endroit vraiment spécial et si vous ne connaissez pas encore le lieu on vous encourage à vous y arrêter le temps d’une nuit.
- Départ: Saint-Rhémy
- Arrivée: Col du Gd-St-Bernard
- Distance: 6,5 km
- Dénivelé: 870m D+
- Temps de marche: environ 2h40
Carte de l’étape:
Si vous avez envie de “pimenter” la journée, il est tout à fait possible de monter à la pointe de Drône comme nous l’avons fait cette année (environ 2h30 de marche) ou même de faire le magnifique tour des lacs de fenêtres que nous avions fait en 2020 (environ 4 à 5 heures de marche pour le tour).
Du col du Grand Saint-Bernard à Bourg-Saint-Pierre (Jour 7)
Tandis que Charlotte est redescendue à Lausanne après notre grimpette à la pointe de Drône, Sabine a décidé de passer la nuit à l’hospice avec nous histoire de nous accompagner pour la fin du tour. C’est donc à 3 que nous sommes partis pour cette dernière journée de marche.
En quittant l’hospice, nous avons rapidement rejoint le sentier qui descend sur la droite des lacets de la route, un sentier large et bien entretenu avec une pente est régulière et assez douce. Aux environs du km 3, on traverse la route menant au col et on se dirige maintenant en direction de l’alpage de la Pierre. C’était ici que nous avions bifurqué il y a deux ans pour remonter la combe de Drône et rejoindre le col des Chevaux. A partir de ce point, la pente s’adoucit encore un peu et on rejoint assez rapidement les abords du lac des Toules, un lac artificiel formé par la construction du barrage en 1964.
En arrivant vers le lac, la première chose qu’on remarque c’est cet étrange collection de panneaux solaires flottants. En fait, il s’agit ici du tout premier parc solaire alpin flottant (rien que ça). 😉 Avec sa superficie de plus de 2000m2, ce grand “radeau” permet de produire environ 800 MWh, soit l’équivalent en consommation annuelle d’environ 220 ménages.
Après avoir suivi le lac plus ou moins à plat, on plonge ensuite au pied du barrage et on rejoint Bourg-Saint-Pierre qui se trouve environ 2 km plus loin. La boucle est bouclée comme on dit! 🙂
Détails de l’étape
Étape principalement en descente, le retour à Bourg-Saint-Pierre ne présente strictement aucune difficulté. Il serait possible de pimenter ce retour en passant par le col des Chevaux (col que nous avions pris en 2020 et que vous pouvez aussi voir en vert sur la carte ci-dessous), mais comme nous ne connaissions pas encore l’itinéraire officiel plus direct, nous avons opté pour ce dernier.
- Départ: Col du Gd-St-Bernard
- Arrivée: Bourg-Saint-Pierre
- Distance: 12 km
- Dénivelé: 220m D+, 1100m D-
- Temps de marche: environ 3h30
Carte de l’étape
Préparer son tour des Combins: les infos
Pour terminer ce (long) article, on s’est dit qu’on allait vous donner encore quelques conseils practico-pratiques pour la route qui devraient vous aider à préparer votre randonnée.
Carte de l’itinéraire complet du tour des Combins et Balisage
Dans l’article ci-dessus, vous pouvez cliquer sur le titre de la carte pour ensuite aller télécharger les GPX des étapes sur Alltrails. Si vous souhaitez simplement avoir le GPX du tour complet, vous pouvez le télécharger via le lien ci-dessous.
Conseil: le réseau n’est pas présent sur l’ensemble du tour. Pour notre part nous avions également chargé le tracé sur l’application gratuite Maps.Me. Attention, pour cette app il vous faudra utiliser un fichier KML au lieu de GPX.
Note: Les GPX et KML ci-dessus sont ceux des tracés “officiels”. Le jour 2 nous avions suivi la variante du col des Avouillons. Référez-vous à l’étape pour voir la différence dans le tracé.
Pour se repérer sur le tour à proprement parlé c’est très simple: le balisage est TRES présent. Petite subtilité toutefois, ce ne sont pas les mêmes signes des deux côtés de la frontière. 😉
- Balisage suisse: Les destinations sont indiquées sur les flèches jaunes. Des plaquettes carrées (vertes) indiquant le nom du tour sont visibles au niveau du poteau.
- Balisage italien: Les sentiers sont balisés par des losanges jaunes. Le tour des Combins est indiqué par l’abréviation “TDC” à l’intérieur des losanges.
Matériel à emporter: qu’avions-nous dans notre sac?
Ahhh la fameuse question du sac! Nous sommes des grands spécialistes pour randonner “lourd” (coucou les ordis toujours dans le sac). 😉 Mais pour une fois, nous avons décidé de partir avec bien moins d’affaires et surtout, première fois depuis fort longtemps, nous avons laissé nos 2 ordis à la maisons! Bref, dans notre sac nous avions le strict minimum:
- 1 tenue de rechange (T-shirt et pantalon)
- Un pull léger
- Une petite doudoune
- Une veste imperméable
- 2 paires de chaussette et sous-vêtements de rechange
- Un drap en soie pour les refuge
- Une mini serviette de douche en micro-fibre
- Un leggings et un T-shirt pour dormir
- Un bonnet et une paire de gants
- 1 gourde d’un litre ainsi qu’une gourde filtrante chacun
- Le couteau suisse (of course)
- 2 batteries externes et un panneau solaire fixé sur le sac pour recharger les téléphones et caméras (pas utilisés car nous avons pu recharger dans toutes les cabanes!)
- 1 mini trousse de secours
- Tout notre bazar photo (1 appareil, 4 objectifs, trépied, osmo pocket)
- Quelques petits snack pour le premier jour
Résultat? Nous avions tous les 2 moins de 10 kg sur le dos (7 kg pour moi et 9 kg pour Benoit). Et bien je peux vous dire que cela change la donne comparé à notre via Alpina où nous avions plus de 15kg sur le dos chacun. 😉 Franchement, les refuges de ce tour sont tous très confort, on y mange super bien, on peut régulièrement prendre une douche/laver son T-Shirt, donc ce n’est vraiment pas la peine de se charger inutilement.
Accéder au tour, où se garer?
Plusieurs étapes du tour sont accessibles en transports en commun et en voiture, il est donc possible de planifier son itinéraire en fonction des disponibilités des refuges et d’adapter son point de départ.
Les endroits les plus propices pour débuter le tour des Combins seraient (selon nous):
- Bourg-Saint-Pierre: Accessible en bus depuis Martigny/Orsières et stationnement gratuit dans le village (vers la piscine municipale).
- Le col du Gd-St-Bernard: Accessible par la route et par le bus. Parking à disposition.
- Le barrage de Mauvoisin: Accès par la route et les transports en commun depuis Martigny / Le Châble. Parking à disposition.
- La cabane de Brunet: Parking à proximité de la cabane. Possibilité de monter en navette depuis Fionnay durant la période estivale. Plus d’infos pour les navettes
- Saint-Rhémy: Le plus simple si on arrive du côté italien. Il est également possible de prendre un bus depuis le col du Gd-St-Bernard (2 bus par jour, ligne 422)
Pour notre part nous avons choisi de débuter le tour à Bourg-Saint-Pierre car cela nous permettait d’avoir une petite étape le premier jour ainsi qu’une petite étape le dernier. D’un point de vue logistique (transport, garde du chien) cela était donc plus simple pour nous.
Réserver les cabanes et refuges
Si vous prévoyez de faire le tour des Combins il est vivement conseillé de réserver en avance vos refuges. A l’heure actuelle, il n’est pas possible de réserver d’un bloc le tour au complet et il faut réserver individuellement chaque nuitée.
Pour l’ensemble des cabanes/hôtels en Suisse il est possible de passer par des systèmes de réservation en ligne qui affichent les disponibilités en temps réels. C’est vraiment super pratique car cela permet de planifier son tour en fonction de la disponibilité des refuges. Du côté italien il faut téléphoner au Suisse Hotel ou à Champillon pour effectuer la réservation (ou par Whatsapp pour ce dernier). On vous a mis les liens et numéros pour chaque logement dans le descriptif des étapes ci-dessus.
Bon à savoir: Les cabanes de montagne affichent le plus souvent complet le samedi soir. Pensez donc à bien vérifier la disponibilités de l’ensemble des cabanes avant de débuter les réservations.
Les difficultés du tour des Combins
Je vais être honnête, avant notre départ j’avais fait quelques recherches afin de m’assurer que le tour ne présentait pas de trop grande difficulté pour moi. Malheureusement, j’avais trouvé assez peu d’infos à ce sujet, même si j’avais rapidement vu qu’il n’y avait pas de passage technique ni particulièrement vertigineux. Habituée à la randonnée, je suis ce qu’on pourrait dire une “ex” flippée du vide en reconversion. Je mets “ex” entre guillemets car j’ai énormément progressé, mais disons que les passages d’échelles et à flanc de falaise sont toujours un sacré challenge pour moi. Sur le tour des Dents Blanches j’avais d’ailleurs fondu en larmes au sommet du pas au Taureau… 😉
Alors je vous rassure tout de suite, je n’ai pas versé de larme sur le tour des Combins! 🙂 En fait, j’irais même plus loin en vous disant que j’ai été presque surprise par la facilité du tour. Les paysages sont (très) alpins et pourtant le sentier est vraiment très accessible. La partie la plus difficile de notre semaine aura sans conteste été la montée à la Grande Chenalette (pointe de Drône), tronçon qui ne fait pas officiellement partie du tour et donc 100% évitable par les personnes sujettes au vertige.
Sur la partie officielle du tracé, je dirais que les bouts les plus difficiles sont:
- La montée au col des Otanes (au départ de Panossière). Pas de passage technique et pas particulièrement exposé au vide non plus, le bout est toutefois bien raide. C’est niveau cardio que c’est le plus rude. 😉
- Les 10 premiers mètres en descendant du col de Tsofeirë (entre Mauvoisin et Chanrion). La toute première partie de la descente est très raide et demande d’être vigilant. Mais je vous rassure c’est très court et le sentier est bien aménagé. Je n’ai personnellement eu aucun souci à cet endroit, mais d’autres randonneurs qui faisaient le tour l’ont évoqué alors je vous le mets.
- La relativement longue distance sur l’étape Chanrion-Champillon. Cette étape ne peut pas vraiment être raccourcie. Techniquement parlant, cette étape est sans la moindre difficulté. On dira juste que 23km avec pas mal de dénivelé fait bien chauffer les cuisses si on n’a pas trop l’habitude de ces distances.
Budget à prévoir
Le budget en randonnée dépend bien évidemment de pas mal de facteurs (choix des logements, repas, extras boissons, pique-nique, etc.)
Si comme nous vous faites le tour en cabane nous vous conseillons de compter quelque chose comme 100 CHF / € par jour et par personne pour être tranquille. Les nuitées (incluant le repas du soir et le petit déjeuner) coûte en moyenne 65-80 CHF. A cela il faut ajouter le prix des boissons, les éventuelles douches et les pique-niques/snack.
Pour notre part nous avons fait le choix de prendre les pique-niques des cabanes et de ne pas nous charger en snack. Sur les 7 jours nous en avons pris 4 chacun. (les piques-niques sont en général tellement copieux que nous avions systématiquement des restes ce qui nous permettait de ne prendre qu’un seul pique-nique le lendemain au lieu de 2)
Important: Bien qu’il soit possible de payer par carte/Twint dans certaines cabanes, d’autres n’acceptent que le cash. Pour un tour de randonnée, il est préférable d’emporter suffisamment d’espèces.
Faire le tour avec un chien? Avec des enfants?
Sur Instagram vous avez été nombreux à remarquer que pour une fois notre “team” n’était pas au complet. En effet, pour cette randonnée nous avons décidé de laisser Winchy (notre chien) à une personne de confiance. La raison? Les chiens ne sont, en général, pas admis dans les cabanes de montagnes.
Toutefois, le tour en lui-même est tout à fait faisable pour un chien. Pas d’échelle, pas de passage technique et pas d’interdiction aux chiens. Si votre chien a l’habitude de marcher, cet itinéraire ne lui posera pas de souci.
Pour les logements, il est possible de le faire en tente (en respectant les interdictions dans les réserves bien évidemment). Certaines cabanes (Mille par exemple) autorisent les campeurs à s’installer à côté de la cabane contre une petite contribution financière pour l’utilisation des sanitaires (généralement 10 CHF). Le refuge de Champillon nous a dit accepter les chiens si on s’annonce en avance (ils s’assurent de prévoir une chambre privée dans ce cas) et les chiens sont admis à l’auberge du col du Grand-Saint-Bernard sur supplément (on parle bien de l’auberge et non de l’hospice).
Si vous prévoyez le tour avec un chien, le mieux étant d’appeler les différents refuges pour demander si vous pouvez vous installer non loin de la cabane pour la nuit avec votre tente. Certains acceptent avec plaisir et proposent même aux randonneurs de venir manger la demi-pension.
Nous avons également reçu plusieurs fois la question de savoir si ce tour était adapté aux petits… Hmmm… nous sommes bien loin d’être experts en la matière j’ai envie de vous dire! Mais spontanément j’aurais envie de répondre: ça dépend! Les touts-petits? Non, pas vraiment… C’est trop long et les dortoirs des refuges ne sont surement pas idéaux.
Pour les un peu plus grands, je dirais que ça dépend de l’habitude de la marche. Nous sommes tombés sur un blog où une famille a fait le tour en 4 jours avec un enfant de 9 ans (jusqu’à 30km par jour)! Initialement, je n’aurais pas dit que cela était possible (pas dit que de mon côté j’aurai pu le faire)… alors comme quoi! 😉 Donc je pense que si vous avez l’habitude, cela est faisable (à nouveau, pas de passage particulièrement dangereux) mais si c’est votre première expérience de trek en famille je pense que c’est peut-être un peu long. 😉
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui! Nous espérons que vous aurez apprécié cet article et surtout qu’il vous aidera à préparer votre randonnée si vous décidez de partir sur le tour des Combins. 🙂 S’il vous reste des questions ou si vous avez des suggestions de variantes / commentaires sur notre parcours, n’hésitez pas à nous laisser un petit mot ci-dessous.
On vous dit à très vite pour de nouveaux articles de rando en Suisse (ou ailleurs 😉 )
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Note: Cette randonnée a été réalisée en collaboration avec les régions Pays du Saint-Bernard, Verbier et la vallée d’Aoste. Nous avons été rémunérés pour faire ce tour mais sommes restés totalement libre dans le choix de notre itinéraire et la manière de vous le présenter dans cet article. L’ensemble du séjour a été organisé et réservé par nos soins et aucune cabane n’était informée de notre venue.
Doris
Hello,
Merci beaucoup pour votre récit qui donne envie de se lancer sur ce tour! Vous évoquez juste rapidement l’option du bivouac: est-ce que vous avez croisé du monde qui prenait sa tente? c’était comment au niveau de l’eau? j’imagine qu’il n’y a pas beaucoup de ravitaillements possibles (hors cabanes).
Et en terme de mois pour faire le tour, vous avez des conseils? j’imagine que c’est difficile à dire vu qu’on a eu une année “sèche”, mais si vous avez entendu d’autres personnes conseiller quelque chose, je suis preneuse!
Benoit
Hello Doris,
Alors on a croisé qu’une personne en tente mais comme on le disait dans l’article je ne pense pas que ça soit un problème. Pour l’eau il suffit d’avoir une bouteille filtrante du style Katadyn befree et de se ravitailler dans les cours d’eau (il y a beaucoup de cours d’eau vu qu’on fait quand même le tour d’un massif de plus de 4000m avec des glaciers).
Pour les mois c’est vrai que ça va dépendre des conditions… mais je dirais de mi juillet à fin septembre c’est la meilleure période (mais les refuges commencent à fermer mi septembre en général).
coirier
Bonjour,
Merci pour toutes ces infos. Cet été nous envisageons de faire le tour des Combins avec celui du St Bernard. Dans votre parcours vous parlez d’une variante pour rejoindre directement le col du Cd St Bernard en passant par le col de Barasson et ainsi éviter de descendre à St Rhémy. Cette variante qui se prend à l’alpage de Barasson est elle indiquée et balisée.
D’avance merci pour votre retour
Corinne et Dominique
Benoit
Bonjour Corinne et Dominique,
Alors on n’a pas effectué cette variante mais si je me souviens bien, je me rappelle avoir vu le chemin monter depuis l’alpage de Barasson. Le sentier est indiqué sur les cartes et depuis le col côté Suisse il est balisé en rouge/blanc. Donc a priori, il n y pas trop de doute
Nathalie
Bonjour, merci pour cette très belle description de randonnée, et pour la qualité de votre site en général. Etant adepte des cartes papier, je n’arrive pas à trouver les références des cartes correspondant au tour du Combin. Est-ce que vous auriez ces informations ?
Benoit
Bonjour Nathalie,
Merci pour tes compliments 😉 . Si tu recherches une carte papier, tu pourras en trouver une aux éditions suisse itinérance –> https://www.suisse-itinerance.ch/trekking/42-tour-des-combins.html
Bonne préparation de rando
Emilie
Hello!
Merci pour ce chouette partage de randonnée!
Des amis et moi aimerions partir randonner dans le nord de l’Italie en mai. Nous sommes tentés par le Tour des Combins mais craignons le froid et les neiges. L’idée serait de dormir sous tente. Pensez-vous que ce tour soit faisable à ce moment-là de l’année (passage de col, nuit sous tente, etc) ?
D’avance merci pour votre réponse 🙂
Fabienne
Bonjour,
Aie, non je pense qu’au mois de mai cela sera encore beaucoup trop tôt! Les cols sont en général passable à partir de début juillet (cela dépend toujours des années) mais le mois de mai me parait être carrément trop optimiste malheureusement. En mai je pense qu’il vaut mieux viser des endroits qui ne montent pas autant en altitude (je dirais 1500-1700m max)
Paul L.
Bonjour,
Merci beaucoup pour ce merveilleux blog!
Vous dites dans une réponse à un commentaire que vous n’avez croisé qu’une seule personne en tente sur le tour.
Savez-vous si c’est parce que les refuges refusent que l’on loge à côté de ceux-ci ou s’il y a une reglementation stricte dans le domaine naturel (“protégé” si cela en est un) concernant les nuits en tente?
Merci d’avance pour votre réponse
Benoit
Bonjour Paul,
Alors non je pense simplement qu’il y a simplement moins de monde qui font ce genre de rando en bivouac 😉 . Côté réglementation, pour la partie suisse, il y a juste une partie autour du lac de Mauvoisin où il est interdit de camper.
Vous pouvez voir les zones sur cette carte –> https://map.geo.admin.ch/?topic=ech&lang=de&bgLayer=ch.swisstopo.pixelkarte-farbe&layers=ch.bafu.wrz-wildruhezonen_portal,ch.swisstopo.swisstlm3d-wanderwege,ch.bafu.bundesinventare-jagdbanngebiete,ch.bafu.bundesinventare-moorlandschaften,ch.bafu.schutzgebiete-schweizerischer_nationalpark,ch.bafu.wrz-jagdbanngebiete_select,ch.pronatura.naturschutzgebiete&zoom=5&layers_opacity=1,1,0.75,0.75,0.75,1,1&E=2589695.85&N=1091576.08&catalogNodes=532
Voilà j’espère que ces infos vous seront utiles
Nikki
Thank you for your quick reply. This makes me feel a bit better. I’ve done some hiking before, but I’m no expert. This would be my first multiple-day hike in the Alps. I’m worried about the intensity and difficulty level of TCB. According to your post, it turned out to be easier than you had anticipated. Am I correct? I’m in a good shape, but I would not consider myself an ultra-marathoner or climber. If I couldn’t complete the distance for the day or reach the hut by 6 pm (They said the rule is to arrive at the hut around that time), what would be some of the options? Thank you so much. I really appreciate your blog and would use your suggestions.
Regards,
Nikki
Fabienne
Hi Nikki,
thanks for your kind words! I’ll be honest, I am myself someone who you could say is decently fit, but I am by FAAAAR not a marathon runner nor climber neither. 😉
Technically speaking the route is really easy, there is strictly no climbing/ladders/sketchy parts involved, it’s a well-marked trail all the way.
The only day which is “a lot” is the stage from Chanrion to Champillon (23km distance) but it is also one of the easiest stage in terms of elevation (there is a fair bit, but there is also quite a long part which is perfectly flat). My advice would simply to leave early enough on that day. We left at 6.30am, took multiple breaks on the way and I believe we made it to the italian hut a little bit before 4pm (so quite early and plenty of time to rest before dinner).
In case you are late, the best is to call the hut and warn them that you’ll be a bit later. Most huts will be nice and save you a plate, even if it’s of course better to arrive in time.
Serge Ramage
Quelle est a meilleure période pour faire le Tour ? Merci pour le retour,
Serge
Benoit
Mi-Juillet à Mi-Septembre… en fonction des conditions c’est possible de le faire encore un peu après mais la plupart des cabanes de montagne ferment ensuite (donc bivouac obligé)
Serge Ramage
OK, cette année nous l’avions programmé 1ére semaine de septembre ,nous avons dû annulé cause pluie 2 jours sur 3 . Nous le re -programmons 1ére semaine de Juillet 2025 ,la neige devrait avoir fondue ? .
Fabienne
c’est toujours difficile à dire en avance… Début juillet cela dépend vraiment des années au niveau de la neige. Le tour monte à presque 3000m (ou dépasse si on fait des extras comme le Rogneux). Cette année, cela aurait été compliqué à mon avis, mais l’année dernière sans souci. Si vous êtes ok avec l’idée de prendre des petits crampons au cas où je pense que c’est raisonnable de planifier pour ces dates.