Aujourd’hui on vous emmène avec nous pour une superbe randonnée de 6 à 8 jours avec des nuits en cabanes et auberges entre la Suisse et l’Italie. Vous le savez, les randonnées en itinérance sont notre dada depuis quelques années maintenant et nous avons un faible tout particulier pour notre magnifique canton du Valais. Chaque vallée a ses petits trésors et l’avantage de partir plusieurs jours c’est qu’on a l’occasion d’en découvrir plusieurs. 😉 C’est parti pour notre récit et guide pratique à la découverte du tour du Saint-Bernard.
- Le tour du Saint-Bernard en bref
- La vidéo de notre tour du Saint-Bernard
- De Bourg-Saint-Pierre à l’Hospice du Saint-Bernard
- Le tour des lacs de Fenêtres
- De l’Hospice du Saint-Bernard au refuge Frassati
- Du Refuge Frassati au Val Ferret italien par le col de Malatra
- Du Val Ferret italien à La Fouly
- De la Fouly à Liddes par le col du Basset
- De Liddes au sommet du Mont Rogneux – Cabane de Mille
- De la Cabane de Mille à Bourg-Saint-Pierre
- Organiser son Tour du saint-Bernard
Le Tour du Saint Bernard: La randonnée en bref
Avant de commencer à vous parler des étapes dans le détail et de vous donner les informations pratiques on s’est dit qu’on allait commencer par vous présenter le tour dans les grandes lignes.
A cheval entre la Suisse et l’Italie, ce tour de 88km passe au pied du superbe massif du Mont-Blanc et de celui des Combins. La grande particularité du tour serait sûrement le fait qu’il est encore tout récent! Balisé en 2016, cet itinéraire est encore bien moins couru que le fameux tour du Mont-Blanc qui passe juste à côté (l’une des étape est d’ailleurs en commun mais ça on vous en reparlera plus tard). 😉
D’ailleurs si vous cherchez une autre alternative au tour du Mont-Blanc, on a aussi fait le magnifique tour des Combins en 2022. C’est l’autre voisin du tour du Saint-Bernard qui fait, comme son nom l’indique, le tour du massif des Combins. Une très chouette rando qui se fait en 5-7 jours avec de nombreuses variantes pour tous les niveaux.
La Vidéo de notre tour du Saint-Bernard
Si vous n’êtes pas encore prêts pour la (longue) lecture de cet article, on vous propose de commencer par un petit tour en image et musique. Installez-vous confortablement, enclenchez la HD et profitez de ces magnifiques paysages! 🙂
Pour cet itinéraire, on vous conseille de prendre la carte avec vous au format numérique. Pour ce faire, vous pouvez télécharger la carte ci-dessous en vous rendant sur AllTrails. Pour faire un téléchargement dans le format de votre choix (GPX, KML, Garmin), il faut simplement se créer un compte gratuit sur l’app ou le site web. Pour poursuivre en gratuit, on vous conseille ensuite d’importer la trace dans votre application de randonnée habituelle (Maps.Me par exemple avec le format KML)
Si vous souhaitez pouvoir accéder à l’itinéraire dans AllTrails hors ligne, il faudra passer à l’option AllTrails+. L’abo coûte 29,99€ / an, mais si vous passez par ce lien vous profitez d’un rabais de 30% durant 1 an (soit 20,99€) (nous l’avons depuis plusieurs années et sommes très contents de cette app. Pour lire notre avis complet, vous pouvez jeter un oeil à cet article).
Pour chaque étape retrouvez, le lien de la carte à télécharger dans la partie des infos pratiques de l’étape.
De Bourg-Saint-Pierre à l’Hospice du Saint-Bernard
Pour cette première journée sur le tour du Saint-Bernard nous sommes partis de bon matin de chez nous, Morgins, et avons fait la bonne heure de route qui nous sépare du village de Bourg-Saint-Pierre. Il devait être 8h30 lorsque nous avons commencé à marcher en direction du lac des Toules. Commencer sa marche à Bourg-Saint-Pierre c’est pas mal du tout car cela permet d’avoir une entrée en matière tout en douceur. Le chemin est large, la pente n’est pas trop raide et c’est vraiment sans la moindre difficulté que nous arrivons au niveau du barrage en une bonne heure.
Là-bas, nous avons fait la connaissance d’un groupe de randonneurs qui marchaient sur la Via Francigena, un chemin de pèlerinage de plus de 2000km qui rallie Canterburry en Angleterre à Rome en Italie. Nous avons rapidement sympathisé et avons partagé un bout du sentier ensemble jusqu’à l’alpage de la Pierre. A cet endroit, nos chemins se séparaient brièvement… En effet, la Francigena emprunte un sentier plus “direct” en direction de l’hospice du Saint-Bernard, tandis que le tour du Saint-Bernard opte pour un petit “détour” par le col des Chevaux.
Depuis l’alpage de la Pierre on remonte doucement la combe de Drône en longeant le petit torrent. Ce tronçon est vraiment magnifique avec ses très nombreuses fleurs! On adore!
Après une petite heure de grimpette nous étions arrivés vers le fond de la Combe et avions face à nous le col des Chevaux. C’est très marrant car ce col peut paraître assez impressionnant vu d’en bas, mais il se sera avéré bien plus facile que prévu! Le seul truc qui me faisait un peu souci c’était un dernier petit névé qu’il restait à passer, mais au final rien de bien dramatique.
Une fois au col des Chevaux Benoit n’a bien évidemment pas pu résister à aller faire un petit tour sur les sommets environnants tandis que moi… ben je profitais d’une pause avec vue bien méritée! 🙂
Depuis le col il reste moins d’une heure de marche pour rejoindre l’hospice et le chemin est vraiment très facile. Arrivés à l’hospice, nous avons commencé par aller faire un petit tour du lac qui se trouve au col et profiter un peu des belles lumières de fin de journée avant d’aller prendre un petit apéro à l’auberge (et profiter de leur wifi). 😉 Une très belle première journée pas trop difficile qui laissait présager que du bon pour la suite du parcours!
Au moment de passer à table nous avons eu la chouette surprise de constater que nous étions installés à côté des 2 randonneurs que nous avions croisé en montant. Nous avons passé une bien chouette soirée à parler randonnée et voyage avec toute la tablée! Une soirée comme on les aime dans un endroit très chaleureux. D’ailleurs si vous voulez en savoir un peu plus sur l’hospice du Saint-Bernard, vous pouvez aller jeter un oeil à cet article. On y a consacré tout un chapitre en fin d’article.
Infos
- Étapes: Bourg-Saint-Pierre – lac des Toules – Combe de Drône – Col des Chevaux – Col du Saint-Bernard
- Distance: environ 13,5 km
- Dénivelé: 1300m D+, 500m D-
- Temps de marche: environ 5h30
- Logement: Hospice du Grand-Saint-Bernard. La nuit en dortoir revient à 32.- avec le petit déjeuner ou 50.- avec le repas du soir! En chambre cela coûte 47.- par personne avec le petit déjeuner ou 65.- en demi-pension. Plus d’informations sur leur site
Carte de l’étape:
Télécharger la trace sur AllTrails
Le tour des lacs de Fenêtres
Pour notre seconde journée dans le pays du Saint-Bernard nous avons décidé de faire une petite infidélité au tour de randonnée et sommes partis pour le tour des lacs de Fenêtre. Partis de l’hospice, nous avons réalisé cette superbe boucle de 12km en 5h de marche. Retrouvez tous les détails sur cette belle randonnée à cheval entre l’Italie et le Valais dans notre article dédié aux lacs de Fenêtre.
De l’Hospice du Saint-Bernard au refuge Frassati
En partant de l’hospice nous avons commencé par reprendre le même chemin que la veille et avons rejoint la statue de Saint-Bernard de l’autre côté du lac. Après une brève descente sur le sentier qui coupe la route du col on a pris le sentier en balcon qui part sur la droite en direction du col de Saint-Rhémy. On a beaucoup aimé ce bout de l’étape pour sa vue à couper le souffle sur le Val d’Aoste en contrebas.
La montée au col de Saint-Rhémy est relativement courte et une fois en haut on profite un peu de la vue. Mais rapidement, j’ai compris que quelque chose “sentait le roussi” pour cette journée. Après étude minutieuse de notre carte j’ai rapidement vu que nous allions monter dans le vallon qui se trouvait à notre droite et passer le col des Ceingles. Le hic? Ce vallon était totalement à l’ombre et donc encore tout blanc! J’avais beau regarder, je ne trouvais pas le moindre col sans neige… Et dire que je vous disais avant ne pas aimer les névés… me voilà servie!
Je vais vous avouer qu’à ce moment-là je ne faisais pas la maline. Je me raccrochais à l’idée qu’en avançant on arriverait peut-être sur “joli couloir exposé et sans neige” qui mène au sommet.
Bref, on s’est remis en route et pendant toute la marche d’approche je n’arrivais pas à quitter ce fichu col des yeux. Le chemin était relativement peu en pente à cet endroit et du coup les quelques névés se passaient vraiment facilement, mais j’avais toujours ce “mur blanc” face à moi.
Arrivés au pied du col il nous restait quelque chose comme 60 mètres de dénivelé mais surtout de la neige presque jusqu’en haut. J’ai brièvement envisagé de proposer un demi-tour à Benoit, mais je n’aurais pas eu le temps de piper mot que mon homme était déjà lancé avec “sa stratégie”.
Son plan? Passer devant moi et me créer un escalier dans la neige en enfonçant au maximum ses pieds! Certaines filles peuvent de targuer d’avoir des hommes romantiques qui leur amènent des fleurs ou du chocolat… Ben moi mon chevalier servant il me motive en me promettant une bière à l’arrivée et il me fait des marches d’escalier dans la neige! 🙂 La grande classe je vous l’assure!
Grâce à Benoit la montée aura finalement été vraiment facile pour moi! Je n’avais qu’à suivre ses traces et veiller à ne pas glisser. Easy!
Note: En toute objectivité ce col n’était vraiment pas difficile et la neige ne représentait ici pas de réel danger dans le sens où, dans l’éventualité d’une chute, nous aurions probablement juste glissés tels des pingouins sur la neige jusqu’à la base du col une cinquantaine de mètres plus bas. Pas de gros rochers, pas de falaise… Juste un “mur” de neige un peu impressionnant pour la petite novice que je suis!
A partir du sommet il nous restait encore une petite heure de marche jusqu’au refuge Frassati; une formalité. 😉
Cette étape était relativement courte et il est à peine 14h quand nous arrivons au refuge. Quand on dort en cabane j’apprécie tout particulièrement ces “arrivées de bonne heure” car cela permet de partir explorer un peu le coin! Nous ne sommes pas allés très loin, mais nous avons profité de l’après-midi pour faire une boucle en direction du col de Malatra (je crois que je voulais secrètement me faire une idée de ce qui nous attendrait le lendemain) mais surtout, nous avons profité du cadre exceptionnel de ce refuge pour flâner un peu au bord du lac et observer un peu davantage les nombreuses marmottes qui vivent dans les parages. Je ne sais pas pourquoi, mais les marmottes font partie de ces animaux qui, à peine je les vois, me mettent un smile direct! Leur bouille, leur démarche et leur popotin tout dodu me font tout simplement craquer. 🙂
Et en GROS bonus, nous avons même eu la chance de voir 3 bouquetins mâles tout près de la cabane! Ils nous avaient clairement repéré mais ne semblaient pas particulièrement embêtés par notre présence; ils avaient des comptes à régler entre eux et ont commencé à se battre sous nos yeux! pfiouuu un moment magique!
La soirée au refuge était vraiment géniale! Je crois bien que je peux officiellement affirmer que c’est à Frassati que nous avons mangé notre meilleur repas en cabane. Au moment de passer à table nous avions le choix entre 3 entrées, 3 plats et 3 desserts pour composer notre menu, du jamais vu en refuge. On s’est d’ailleurs bien fait “avoir” par ce repas… Tellement affamés et surtout totalement emballés par ce qui arrivait sur notre table nous avons clairement eu les yeux plus grands que le ventre. On a tellement mangé que notre nuit n’aura probablement pas été la meilleure de ce tour, mais là on ne peut vraiment que s’en prendre qu’à nous-même. 😉
Infos
- Étapes: Col du Grand-Saint-Bernard – Col Saint-Rhémy – Col des Ceingles – Refuge Frassati
- Distance: 10km
- Dénivelé: environ 800m de D+ et 800m de D-
- Temps de marche: Environ 4h
- Logement: Le refuge Frassati, un gros coup de coeur de ce tour! La demi-pension en dortoir y coûte 43€ et comprend un super repas 3 plats et un excellent petit déjeuner. Le refuge est hyper moderne et spacieux et surtout il se trouve dans un cadre assez exceptionnel avec des lacs et plein d’animaux à observer dans les alentours.
Carte de l’étape
Du Refuge Frassati au Val Ferret italien par le col de Malatra
Très bizarrement, en nous réveillant ce matin la première chose qu’on s’est dite c’est: “j’ai faim, on va prendre le petit-dej?”. Avec ce que nous avions mangé la veille je ne m’explique pas ce “bug physiologique” mais qu’à cela ne tienne… Une fois le ventre bien plein, nous avons remis nos chaussures de marche et avons attaqué la montée au col de Malatra.
Réputé être l’un des plus difficile du tour, le gardien de la cabane nous avait prévenu qu’il restait encore un peu de neige mais que “cela passait”. Je sais que les gardiens sont les mieux informés, mais personnellement j’ai toujours du mal à faire confiance quand un montagnard me dit “ça passe”. 🙂
La première partie de la montée en direction du col se fait dans des grandes prairies alpines avec toujours nos copines les marmottes un peu partout autour de nous. Le truc qui est est “marrant” (sentez l’ironie dans ce mot) avec le col de Malatra c’est que le bougre est très bien caché! En fait, on ne le voit pas du tout pendant toute la montée et ce n’est qu’en passant la dernière bute de terre qu’on se retrouve nez-à-nez avec le pierrier.
Une petite centaine de mètres devant nous il y avait un groupe de messieurs qui avait également dormi au refuge. Bizarrement, les voir progresser m’a beaucoup rassurée! Dans leur groupe il y avait des jeunes d’environ 12-15 ans mais également des messieurs qui étaient largement plus proche des 80 que des 20. Autant je savais que les ados ne seraient pas une référence (surtout si ces ados sont les enfants du gardien du refuge) mais par contre en voyant les messieurs plus âgés je me suis dit que cette montée ne pouvait pas être si terrible que ça. (Naïveté quand tu nous tiens).
Alors je vous dirais simplement qu’à partir d’aujourd’hui je ne regarderai plus jamais les montagnards de 80 ans de la même manière! Montés sans bâtons, ces messieurs ont cavalé en haut de ce col tels des bouquetins (ou presque). Pour ma part je dirais que j’ai eu moins “d’élégance”, j’ai probablement soufflé plus qu’eux, mais je suis arrivée en haut sans trop de peine. En fait, c’est surtout ce fichu névé qui nous a compliqué la tâche (encore une fois). Il restait un névé qui devait faire 10m de long et 3-4 mètres de large. Le hic? Il était pile sur le chemin qui monte normalement en zig-zag au col. Le traverser nous a paru trop risqué (c’était très en pente et en-dessous il y avait pas mal de vide) et nous n’avons pas eu trop d’autre choix que d’attaquer la montée “tout droit” dans le pierrier sans trop de détour ni de contours.
Le col de Malatra c’est plus une petite fenêtre et la vue y est juste incroyable! Après, ce qui m’a particulièrement enchantée ça aura aussi été de constater que la descente en direction du Val Ferret italien était beaucoup plus facile que la pente que nous venions de monter.
Le groupe qui est monté devant nous a fait demi-tour au col pour redescendre à Frassati et nous nous sommes mis en route en direction du refuge de Bonatti, point à partir duquel nous savions que nous allions rejoindre le tour du Mont Blanc.
Cette descente nous allons probablement nous en rappeler encore longtemps! C’était très probablement l’une des plus belle descente de notre vie pour tout vous dire! Une fois descendu du col on rejoint ce qui s’appelle la Combe de Malatra. Et là… pfiouuu…. Le sentier semblait aller tout droit dans les Grandes Jorasses avec le Mont Blanc et son glacier en toile de fond et tout autour de nous de milliers de fleurs de montagne! Juste magique!
Arrivés à Bonatti, nous avons profité de la buvette pour prendre un petit café sur la terrasse du refuge. Cet endroit aura été un peu un “choc” on ne va pas vous le cacher! Comme nous vous le disions précédemment, le tour du Saint-Bernard est balisé depuis 2016 seulement, et du coup on est vraiment presque seuls sur les sentiers. Mais à Bonatti nous avons rejoint le fameux TMB et là c’est un tantinet différent.
Le tour du Mont Blanc est un tour qui est EXTREMEMENT populaire et chaque jour ce sont des centaines de personnes qui s’y lancent durant la belle saison. Je n’avais, pour ma part, encore jamais vu autant de monde sur des sentiers de randonnée. Après, il faut bien se dire qu’une fois en route les gens s’espacent assez naturellement. Et bon… Si par moment on trouve qu’il y a trop de monde sur le sentier il suffit en général de lever un peu les yeux vers les montagnes pour comprendre cet engouement pour ce tracé.
Je crois que pour notre part nous ne ferons jamais le tour complet du Mont Blanc à cause de la foule mais par contre nous n’avons nullement regretté cette étape pour autant! La marche en balcon entre Bonatti et le chalet Val Ferret entre sans conteste dans notre top des paysages de montagne.
Arrivés au Chalet Val Ferret nous avons profité de la fin de journée pour boire une petite bière en terrasse et reposer nos jambes.
Plus de Photos de cette étape:
Infos
Etapes: Refuge Frassati – Col de Malatra – Combe de Malatra – refuge Bonatti – Val Ferret italien
Distance: 14km
Dénivelé: environ 600m D+, 1300m D-
Temps de marche: Environ 5h
Logement: Possibilité de dormir au refuge Bonatti. Nous avons opté pour le Chalet Val Ferret. L’hôtel ne propose pas de dortoir, mais uniquement des chambres. Le prix est de 80€ par personne en demi-pension. Ceci aura été notre nuit la plus chère du tour, mais cela vient très certainement du fait qu’ils sont sur le TMB. Après niveau prestation il n’y a rien à redire; les chambres étaient très confortables et le repas très bon. Leur site web
Carte de l’étape:
Du Val Ferret italien à La Fouly
Au moment de sortir le nez par la fenêtre ce jour-là nous voyons un ciel bleu radieux au-dessus de notre tête! Hyper motivés par la belle journée qui s’annonce nous allons prendre notre petit-déjeuner et préparons nos affaires. Une fois à l’extérieur, un petit doute quant à la météo nous envahit rapidement… Un vent de fou balaye le Val Ferret italien et en regardant en direction de notre col du jour nous remarquons rapidement une “grosse couronne nuageuse” sur les sommets.
Après, ce n’est pas comme si nous avions le choix… On entame la montée en direction du refuge Elena et à mesure qu’on grimpe on constate que ce satané vent s’intensifie encore. Pendant toute la montée nous avons marché plus ou moins au même rythme qu’un couple d’espagnols qui faisait le tour du Mont Blanc et à mesure qu’on avançait on faisait des pauses pour enfiler des couches supplémentaires.
On aimerait beaucoup vous parler de cette montée au col du Grand Ferret et de sa vue sur le massif du Mont-Blanc mais malheureusement nous n’aurons strictement rien vu! Mais, s’il fallait noter un point positif à cette ascension, c’est peut-être que le Grand Ferret est très probablement le col le plus facile de ce tour; la montée est bien régulière et vraiment sans la moindre difficulté. Les dieux de la météo ont choisi le bon jour pour nous souffler on dirait! 😉
Une fois au col nous n’avons pas fait long! La vue n’était pas vraiment propice aux photos et surtout il faisait un froid de canard! Entre la petite pluie et le vent glacial nos doigts étaient congelés. J’ai d’ailleurs passé une bonne partie du début de la descente à caler mes bâtons sur mon sac et à faire des grands gestes pour ramener un peu le sang dans mes doigts et attendre la débattue. Très peu élégante, cette méthode aura eu le mérite de bien faire rire les 2 espagnols (qui eux avaient pensé aux gants). 😉
Voici une petite photo souvenir du col et une seconde du moment où j’étais contente de commencer à retrouver un semblant de sensation dans les doigts:
Heureusement pour nous, les nuages semblaient comme “accrochés” au sommet du col et après environ 300m de dénivelé négatif nous étions en-dessous. La température ressentie remontait en flèche, le vent était presque tombé et nous avons carrément pu prendre le café sur la terrasse de l’alpage de la Peule. La météo en montagne c’est vraiment une science à part! 🙂
A partir de l’alpage de la Peule l’itinéraire du tour du Saint-Bernard quitte celui du TMB. Tandis que l’immense majorité des marcheurs se dirigeait vers l’autre versant de la vallée pour rejoindre la Fouly, nous avons continué en direction de la cabane de berger de Pramplo. Ce tronçon en balcon est vraiment magnifique; on a en permanence une vue à tomber sur le val Ferret suisse.
Arrivés à la cabane de berger, nous avons entamé la descente en direction du petit hameau de Ferret. Puis, une fois au bord de la Dranse de Ferret, nous avons longé la rivière jusqu’au village de la Fouly où nous nous sommes installés dans notre dortoir à l’hôtel Edelweiss.
Infos
- Étapes: Chalet Val Ferret – Refuge Elena – Col Grand Ferret – La Peule – La Fouly
- Distance: environ 14km
- Dénivelé: 800m D+, 1000m D-
- Temps de marche: environ 4h30-5h
- Logements: Plusieurs options en route. Le refuge Elena (fermé pour la saison 2020), la Peule (très chouette terrasse) et à la Fouly il y a de nombreuses options! Nous avons choisi l’hôtel Edelweiss et leurs dortoirs pour 69 CHF par personne en demi-pension. Le repas était vraiment excellent et le buffet de petit-déjeuner au top! On a beaucoup aimé ce logement. Leur site web
De la Fouly à Liddes par le col du Basset
Il était précisément 8h12 lorsque nous avons quitté notre hôtel ce matin-là. Comment est-ce que je me souviens d’un détail aussi futile me demanderez-vous? Oh ben c’est simple, c’est l’illustration parfaite de nos petits fails d’organisation. 😉 L’étape du jour promettait d’être bien longue et nous avions plus ou moins décidé que pour nous aider un peu nous pourrions prendre le télésiège qui quitte la Fouly et qui permet d’arriver 400m plus haut. En passant devant la veille, nous avions jeté un (rapide) coup d’oeil aux horaires: 8h-16h (et plein de trucs entre parenthèse que je n’ai pas pris le temps de lire)
Les trucs entre parenthèse? Le télésiège fonctionne toutes les 15 premières minutes de chaque heure…
Bref, il était pile 8h15 quand nous sommes arrivés devant le départ du télésiège et que ce bougre s’est immobilisé! A ce moment nous avions donc 2 options:
- Aller prendre un café et revenir dans 45 minutes
- Monter à pied environ 1h…
N’ayant pas même pas encore marché 100m je n’ai pas osé proposer la première option à Benoit et je crois bien que cette dernière ne lui a même pas effleuré l’esprit. Le télésiège est arrêté? Pas de bol, on monte à pieds! 😉
Notre timing aura été parfait, nous sommes arrivés en haut du télésiège pile en même temps que les autres randonneurs (ceux qui ont probablement été prendre un café).
A partir de l’arrivée du télésiège il reste encore quelques “lacets” tranquilles à monter puis on attaque les choses vraiment sérieuses. La montée au col du Basset est probablement la plus raide de ce tour! C’est long, c’est physique, mais par contre cela passera sans le moindre souci. C’est très raide, mais bizarrement je n’ai pas du tout ressenti d’inconfort lié au vertige. C’est exposé mais sans l’être vraiment (en fait il n’y a aucun passage où on pourrait avoir l’impression de mourir en cas de chute… C’est bizarre comme formulation je sais, mais mon cerveau a tendance à totalement se bloquer si j’ai l’impression qu’une chute pourrait m’être fatale. On appelle probablement cela l’instinct de survie.)
Pendant la montée nous sommes dans ce qu’on pourrait appeler une épaisse purée de pois. On ne voit pas grand chose et à mesure qu’on s’approche du sommet, on doute de plus en plus du fait que nous pourrions passer “au-dessus” des nuages. Quelle ne fut pas notre surprise quand au sommet on a constaté qu’on ne passait effectivement pas “au-dessus” mais bien “à côté”. A cause de l’arrête, les nuages étaient comme bloqués du côté de la Fouly et le temps du côté de Liddes était radieux!
Je crois que si je devais donner un phénomène météo que je préfère cela serait sûrement celui-ci! Nous avions déjà vécu une situation similaire lors de notre Via Alpina et il n’y a pas à dire: c’est magique! Et en guise de gros bonus (comme si le paysage ne suffisait pas), nous avons aussi eu la chance de pouvoir observer des centaines d’Edelweiss le long de la crête. Nous avions déjà croisé cette belle fleur lors de précédentes randonnées, mais jamais de notre vie nous n’en auront vu autant!
A partir du col du Basset nous avons entamé la (très) longue descente en direction de Liddes. 12km et 1200m de dénivelé négatif. Ça tape un peu dans les genoux, mais pfiouuuu c’est grandiose!
Cette étape nous l’attendions avec impatience car une bonne partie de la descente se déroule dans la Combe de l’A. Si cette combe est assez connue c’est principalement pour son côté ultra préservé! Hormis le refuge de la Tsissette qui se trouve à son entrée il n’y a strictement aucune présence de l’homme ici. C’est l’endroit idéal pour venir observer des animaux comme des cerfs, des marmottes, des bouquetins ou même l’aigle royal. Nous n’aurons pas vu d’aigle malheureusement, mais par contre des marmottes et des cerfs ça oui! On ne peut pas s’empêcher de se dire que cet endroit doit être sublime à l’automne pour venir écouter le brame du cerf… #ANoter
Mais cette combe n’est pas appréciée que par les passionnés d’animaux! Les amateurs de géologie et de flore devraient aussi largement y trouver leur compte. Pour notre part nous ne sommes largement pas assez “qualifiés” pour comprendre toutes les subtilités de la roche mais même si on ne sait pas faire la différence entre du schiste noir, du flysch ou du Quartziste cela reste malgré tout très beau. 😉
Infos
- Étapes: La Fouly – Col du Basset – Combe de l’A – Liddes
- Distance: 18,5km
- Dénivelé: 1200m D+, 1600m D-
- Durée: Environ 6h30 à 7h de marche
- Transport: Possibilité de couper les 400 premiers mètres de dénivelé en prenant le télésiège. Attention, il ne fonctionne que les 15 premières minutes de chaque heure!
- Logement: La cabane de Tsissette se trouve en chemin. Elle est fermée en 2020 pour rénovation mais après cela sera très certainement un bel endroit pour terminer l’étape. A Liddes nous avons logé à l’hôtel du St-Bernard, une auberge un peu rustique mais très confortable avec un accueil très très sympathique (et de divines pizzas maisons). 😉 La chambre double avec WC à l’étage coûte 93 CHF avec un super petit déjeuner compris. Leur site web
De Liddes au sommet du Mont Rogneux – Cabane de Mille
Cette journée devait initialement être notre dernière sur le tour. Le “plan” était de monter depuis Liddes jusqu’au Mont Rogneux puis de redescendre à la voiture à Bourg-Saint-Pierre. Une longue étape, mais cela nous paraissait gérable d’autant que c’était la dernière… MAIS, il y a un mais! Après une semaine avec une météo certes clémente, mais pas non plus ce que nous pourrions qualifier de radieuse nous avions tout à coup des prévision exceptionnelles pour les 2 jours à venir. La cabane de Mille est une cabane qu’on ne connaissait pas encore mais dont nous avions déjà entendu beaucoup de bien! Les cousines à Benoit y ont travaillé l’été, le gardien est le directeur de la chorale de la tata à Benoit et c’est même l’oncle à Benoit, éleveur de vaches dans le val de Bagne qui leur fournit leur ragoût…
Second point qui nous aura fait pencher la balance? C’était un soir de nouvelle lune et en plus la comète Neowise était dans les parages! Bref, les astres étaient alignés et c’est donc au dernier moment qu’on a décidé de réserver une nuit de plus à la cabane de Mille.
Comme la journée s’annonçait plus courte nous avons profité de bien dormir et c’est vers les 9h que nous nous sommes mis en route. Partis d’un bon rythme, nous avons mis un peu plus de 2h30 à arriver à la cabane. La montée est agréable car vraiment hyper régulière! Il y a certes presque 1200m de dénivelé à grimper, mais cela se fait vraiment bien promis! 😉 A la cabane on profite du soleil radieux pour nous accorder une petite pause café & tarte maison au soleil. L’idéal pour reprendre quelques forces avant de continuer la rando du jour!
L’ascension du Mont Rogneux
Ce tronçon est pour ainsi dire en option dans le tour. Il s’agit, selon moi, de la montée la plus difficile de la boucle. Si vous n’avez vraiment pas été à l’aise à Malatra et au Basset on vous conseille d’éventuellement considérer le chemin en balcon qui va directement à la Vuarette et de laisser de côté cette ascension.
Depuis la cabane la grimpette commence d’abord assez tranquillement sur un sentier herbeux. C’est raide, mais il n’y a vraiment aucune difficulté. A mesure qu’on avance, l’herbe laisse d’abord place aux petits cailloux, puis aux plus grands rochers. Les derniers 200m de grimpette jusqu’au col du Mont Rogneux ne sont pas de tout repos pour les personnes sujettes au vertige. #CaSentLeVecu
Une fois au col je vais vous avouer que j’avais déjà eu ma dose d’adrénaline pour la journée et j’ai donc préféré m’installer au col en attendant que Benoit aille seul jusqu’à la croix. 😉 Le dernier bout de montée entre le col et la croix est clairement le plus difficile. Pour quelqu’un qui est à l’aise dans les cailloux cela reste toutefois vraiment gérable, pour Benoit c’était vraiment “facile”. Il lui aura fallu moins d’une demi-heure pour faire l’aller retour et me rejoindre au niveau de la petite maison qui se trouve au col.
Pour le retour nous aurions pu prendre le même chemin qu’à l’aller, mais comme l’itinéraire “officiel” du tour continue vers la Vuarette on s’est dit qu’on allait le prendre afin de pouvoir vous faire un retour sur l’ensemble du parcours.
Vous l’aurez remarqué, je ne suis pas spécialement à l’aise avec les pentes raides. En montant au Rogneux je ne vous cacherai pas que je m’inquiétais un peu de la descente… Dans mon expérience, mes plus grosses galères étaient toujours à la descente. Alors je vous rassure tout de suite, cette descente se fait vraiment bien! C’est beaucoup moins rocailleux et du coup en faisant attention à où je mettais les pieds c’est “passé crème” comme diraient certains. 😉
Une fois au niveau du petit lac, nous avons repris le chemin en balcon en direction de la cabane. Une dernière petite demi-heure sur un chemin qui nous paraissait soudainement presque plat (il ne l’est pas vraiment mais comparé à ce que nous venions de monter et de descendre ça donnait cette impression).
Nuit à la cabane de Mille et le point de vue du Mont Brûlé
C’était ce qu’on pourrait appeler une bonne journée, tant niveau dénivelé qu’au niveau des incroyables paysages qu’on a eu face à nous! Mais ce n’était pas encore fini! Après le délicieux repas à la cabane, nous avons remis nos chaussures de rando et sommes montés en direction du Mont Brûlé, un petit “fort militaire” situé à une quinzaine de minutes de la cabane.
La vue de là-haut est tout simplement GRANDIOSE! Le panorama est à 360° et on voit pour ainsi dire tout le Valais, avec un siège aux premières loges pour les lumières du soir sur le grand Combin, le Dolent, le Vélan et les Grandes Jorasses. C’est d’ailleurs de là-haut que Benoit a pris une bonne partie des photos de nuit ci-dessous:
Infos
- Etapes: Liddes – Cabane de Mille – Mont Rogneux – Cabane de Mille
- Distance: environ 15km
- Dénivelé: 1800m D+ et 550m D-
- Durée: environ 6h30 de marche
- Logement: La cabane de Mille, 68 CHF par personne en demi-pension. Leur site web
Carte de l’étape:
De la Cabane de Mille à Bourg-Saint-Pierre
Pour cette dernière matinée sur le tour nous avons décidé de mettre le réveil de bonne heure et de remonter en direction du Mont Brûlé pour assister au lever du soleil. Inutile de préciser que la nuit aura été courte, mais nous savions qu’il ne nous restait plus qu’une petite étape à parcourir. Après, la cabane de Mille ce n’est de tout façon pas un endroit prévu pour la grasse mat, le petit déjeuner y est servi quotidiennement entre 6h30 et 7h30, donc quitte à faire, autant mettre son réveil une heure plus tôt et aller profiter des premiers rayons sur le massif du Mont-Blanc et le grand Combin. 😉
Après le petit-dej il devait à peine être 7h30 quand nous nous sommes mis en route. Etant déjà montés au Rogneux la veille, nous avons cette-fois opté pour le chemin plus “direct” qui part en balcon en direction de la Vuarette, une alternative plus courte mais aussi moins difficile. Depuis la Vuarette nous profitons une dernière fois d’une vue absolument royale avant d’entamer la descente en direction de Bourg-Saint-Pierre.
La première partie de la descente jusqu’à Boveire d’en Bas se fait sur un joli sentier, puis nous arrivons sur une large piste qu’on suivra jusqu’au village. Cette partie de la descente n’est probablement pas la plus “glamour” mais elle a au moins l’avantage de nous faire avancer rapidement. Il n’est même pas 11h30 lorsque nous retrouvons notre petite voiture garée devant la piscine. Ravis de cette sublime randonnée, nous avouerons que nous étions quand-même aussi bien contents d’aller retrouver notre bonne douche chaude et des habits propres. 😉
Infos
- Étapes: Cabane de Mille – La Vuarette – Creux du Mâ – Bourg-Saint-Pierre
- Distance: 12km
- Dénivelé: environ 250m D+, environ 1000m D-
- Durée: environ 3h30-4h de marche
- Restauration: aucune possibilité sur le chemin
Carte de l’étape
Organiser son tour du Saint-Bernard
Après notre récit et les informations sur les étapes on vous propose une partie plus “générale” avec des informations pratiques à connaître avant le départ.
Combien de jours prévoir? Où partir?
Le tour du Saint-Bernard existe en 2 variantes:
- Le tour complet comme nous l’avons fait en passant par l’Italie: 6 ou 7 jours selon votre rythme de marche. Distance totale: 88km et 6500m de dénivelé (positif et négatif). A ce tour, il est possible d’ajouter une journée pour faire le tour des lacs de fenêtre (ce que nous avons fait). Cela allonge la distance à 100km et le dénivelé passe à 7500m.
- La version suisse du tour: 4 jours. Cet itinéraire ne passe pas la frontière (ou du moins que très brièvement) et depuis le col du Saint-Bernard on passe par les lacs de fenêtres pour rejoindre directement la Fouly. C’est une bonne alternative pour celles et ceux qui ont moins de temps ou qui ne souhaitent pas croiser le tour du Mont-Blanc.
Quand à la question du départ il y a de nombreuses possibilités. Que vous soyez en voiture ou en transports en commun, le plus simple est de partir des villages ou du col. Sur le tracé il y a principalement 4 étapes qui se prêtent bien à démarrer:
- La Fouly
- Liddes
- Bourg-Saint-Pierre
- Le col du Saint-Bernard
Ces 4 endroits ont des places de stationnement ainsi que des arrêts de bus. Pour notre part nous avons débuté à Bourg-Saint-Pierre et avons laissé notre voiture au niveau de la piscine municipale (places gratuites sans limite de stationnement).
Réserver ses logements et établir son itinéraire?
Avant de partir, l’étape importante c’est de planifier ses étapes mais aussi de réserver ses logements. Avec un tour qui dure 6-7 jours cela peut parfois être un peu un challenge. En effet, il suffit qu’un seul des logements soit complet et on doit revoir son tour (changer le village de départ par exemple). Pour le tour du Saint-Bernard les cabanes et hôtels sont nombreux et il y a globalement très peu de problèmes de logement “complet” sauf pour 1 étape (ça aurait été trop beau sinon). 😉
Étant donné que le tour a une journée en commun avec le Tour du Mont-Blanc (ou fameux TMB pour les intimes) cela peut poser quelques soucis logistiques. Lors de notre départ nous avons choisi notre premier jour en fonction des disponibilités du chalet Val Ferret.
Après, si vous êtes sportifs il est possible de faire en une seule fois l’étape Frassati – La Peule (environ 21km, 1300m de D+ et 1400m de D-).
Pour voir les logements qui sont sur le tour, le plus simple est encore d’aller voir sur la page itinéraire du tour du Saint-Bernard ici. Une grande partie des logements y sont présentés et les disponibilités indiquées en temps réels. Mais comme il existe encore d’autres logements en route et que parfois c’est dur de se représenter les dénivelé via une carte nous avons décidé de vous faire une petite représentation schématique de toutes les options de logements que nous avons croisées. Avec ce schéma et surtout avec la page du tour vous devriez réussir à vous concocter facilement un bon itinéraire adapté à votre niveau et souhait de distances journalières. (Vous avez aussi des infos sur les logements dans les récits jour par jour ci-dessus.)
Note: Le petit chiffre en parenthèse indique le nombre de logements présents à un endroit donné.
N’hésitez pas à aller consulter les sites des logements qui ne seraient pas sur la page du tour ou même à passer un coup de fil à ceux indiqués “complets”. Il est souvent possible que toutes les dispos ne soient pas en ligne. Lors de notre passage, l’hospice du St-Bernard était indiqué complet mais en appelant ils nous ont dit qu’ils pouvaient nous caser dans une chambre partagée. 😉
Faire le tour du Saint-Bernard avec Allibert Trekking
Une autre alternative pour réserver ce tour est de passer par Allibert Trekking. Depuis quelques années, cette agence spécialisée dans les randonnées avec guides a lancé ses formules liberté, comprenez par là que vous randonner seul (ou avec les personnes avec qui vous avez décidé de partir), à votre rythme. Mais par contre Allibert s’occupe de la réservation de vos logements et repas et vous fournit un roadbook pour votre randonnée (+ les traces GPX). Pour cet itinéraire, les tarifs débutent à 500€ pour 5 jours.
Les difficultés principales du Tour du Saint-Bernard
Le tour du Saint-Bernard est un tour qui est accessible à un grand nombre de marcheurs. Toutefois, il est important de noter que même si ce tour ne présente aucune difficulté technique majeure, ce n’est pas non plus ce qu’on pourrait appeler une petite promenade de santé. L’itinéraire est bien balisé et sécurisé, mais le tracé reste ce qu’on appelle alpin avec des cols à près de 3000m.
Nul besoin d’être un alpiniste pour réaliser ce tour, mais selon nous il vaut quand même mieux avoir déjà une petite habitude de la marche en montagne pour se lancer. 😉 La cotation officielle du tour est de T3 (les passages les plus difficiles sont T3, hormis le Mont Rogneux qui est plutôt T3/T4 mais évitable, plus d’infos ci-dessous).
Si on compare le tour du Saint-Bernard à d’autres tours que nous avons déjà fait, nous dirions qu’il est plus alpin et probablement un peu plus difficile que le tour des Dents du Midi ou encore le tour du Val d’Hérens, mais par contre il est moins aérien que le tour des Dents Blanches.
Note: Les passages difficiles que nous listons ci-dessous sont notre avis purement subjectif. Cette liste est personnelle et chacun pourra éprouver des difficultés à des endroits différents. De plus, il est peut-être important de noter que c’est Fabienne qui écrit cet article. Je n’ai pas exactement ce qu’on pourrait appeler le “pied montagnard”. J’adore la rando en montagne et j’en fais pas mal, mais j’ai aussi un respect assez certain du vide et des pentes raides. Étant jeune je ne pouvais pas me tenir sur une chaise à cause du vertige… Maintenant, j’ai énormément progressé mais je ne suis pas encore exactement ce qu’on pourrait appeler à l’aise avec le vide. Benoit quant à lui est un marcheur qui a vraiment le pied sûr. Pour lui, aucun des passages ci-dessous n’a été difficile.
Si je devais vous donner les 3 endroits les “plus difficiles” alors cela serait sûrement:
Le col de Malatra entre le refuge de Frassati et le refuge de Bonatti (T3)
Le col de Malatra est l’un des plus hauts en altitude de ce tour et la dernière partie en arrivant de Frassati est très raide. Des lacets montent normalement dans le pierrier, mais lors de notre passage en début de saison un dernier névé nous a empêché de les suivre ce qui nous a forcé à plus ou moins monter “tout droit”. Pour ma part j’étais contente d’avoir mes bâtons pour m’aider un peu. La dernière partie avant le col est équipée de chaînes et de petits échelons qui aident à la progression.
Le col du Basset entre La Fouly et Liddes (T3)
Celui-ci je le mets car c’est “officiellement” le plus vertigineux. Alors effectivement c’est raide, voire même très raide. Mais bizarrement j’ai pris énormément de plaisir sur cette montée et à aucun moment je n’ai ressenti de vertige. Etait-ce simplement un bon jour, un ingrédient miracle qu’on m’aurait glissé dans mon petit-dej? Aucune idée, mais tout s’est vraiment bien passé niveau vertige pour moi sur cette montée.
La Montée au Mont Rogneux (T3/T4)
L’ascension du Mont Rogneux aura, selon moi, été le bout le plus difficile de ce tour. C’est vraiment raide et on doit à plusieurs reprises s’aider un peu des mains. Officiellement, ce bout est balisé en blanc-bleu-blanc, donc une randonnée alpine. Il n’y a pas de chaînes ou de corde pour s’aider. En temps normal je sais que dès que le balisage passe au bleu les chemins ne sont plus pour moi. Je dirais que la montée au Rogneux est ce qu’on pourrait appeler un bleu “facile” et que c’est à ma limite. Je suis ravie de l’avoir fait et à aucun moment je ne me suis sentie mal, mais disons qu’il n’aurait pas fallu que ce soit plus exposé.
Note: Ce passage en blanc-bleu-blanc peut facilement s’éviter en prenant le chemin en balcon décrit dans l’itinéraire ci-dessus (que nous avons repris en quittant la cabane de Mille).
Orientation, Topo-Guide et Cartes
Sur l’ensemble du tour le balisage est bien présent et nous n’avons pas réussi à nous perdre! 😉 Le tour en lui-même est signalé par un petit symbole de Saint-Bernard. Ces panneaux sont présents aux grandes intersections et aident à se repérer. Néanmoins, nous avons trouvé que les balisages étaient quand-même un peu moins présent sur le côté italien. Il peut s’avérer utile de connaître ses destinations intermédiaires pour suivre les panneaux (les destinations finales de l’étape ne sont pas forcément indiqués partout).
Pour nous orienter nous avions le petit topo-guide édité par Suisse Itinérance. Très bien fait, nous l’avons pas mal utilisé pour estimer nos temps de marche et les dénivelés. Il est également très pratique pour planifier les logements car toutes les étapes intermédiaires y sont bien décrites. Si vous souhaitez l’acquérir vous pouvez l’acheter sur leur site. Petit bonus: Pour les lecteurs de notre blog on peut proposer un rabais de 50% (le guide revient à 8CHF plus 4CHF de frais de port, soit 12 CHF tout compris). Le code à utiliser est: blogtsb.
Au-delà du format papier nous aimons en général toujours avoir une version mobile avec nous. Pour ce tour on vous conseille vivement de vous munir d’une application qui fonctionne également hors ligne. Sur cette itinéraire on se trouve régulièrement en “zone blanche” et donc sans réseau mobile. Pour notre part, nous avons, comme bien souvent, simplement utilisé l’application gratuite Maps.Me. Tous les chemins empruntés y sont présents.
Matériel à emporter pour la randonnée
Ce tour se faisant en refuges et hôtels il n’y a pas besoin de prévoir de matériel de bivouac. Vous savez à quel point nous aimons le bivouac, mais sur ce tour ce n’est malheureusement pas vraiment possible. Presque l’ensemble de la partie suisse du tour se trouve dans une réserve de faune et en Italie le bivouac est officiellement interdit en dessous de 2500m. 😉 Pour plus de détails sur les réglementations bivouac on vous invite à aller jeter un oeil à notre dossier sur le bivouac.
Niveau matériel nous avions donc chacun:
- Des chaussures de marche montantes: Le terrain est bien alpin et nous étions contents d’avoir des chaussures rigides.
- Des bâtons de rando
- Un pantalon de rando, 2 T-shirt, des sous-vêtement, 2 paires de chaussettes, 1 casquette et un pull
- Une doudoune chaude (celle de Fabienne et celle de Benoit)
- Un K-Way / veste imperméable et coupe vent
- Nos sacs de couchage. Note: en temps normal un drap en soie est suffisant, mais cette année avec le Covid-19 il vaut mieux prévoir un sac de couchage car tous les refuges ne proposent pas des couvertures.
- Une gourde filtrante pour remplir l’eau n’importe où ainsi qu’une seconde bouteille d’1,5 L en réserve
- Une serviette microfibre (1 pour 2). Dans les hôtels les serviettes sont fournies mais dans les refuges il vaut mieux avoir sa propre serviette si on veut se débarbouiller un peu
- J’ai personnellement emporté un leggins pour les nuits en dortoir
- Un couteau suisse, une lampe frontale, quelques sparadraps et mouchoirs ainsi qu’un carnet de notes.
Important pour l’été 2020:
A cause du Coronavirus il y a quelques petits extras auxquels il faut penser. En Italie le port du masque est obligatoire dans les refuges (hormis quand on est à table), pensez donc à en prendre! Dans certains refuges il est demandé d’avoir une taie d’oreiller ainsi que ses propres pantoufles. Nous n’en avions pas et avons dormi avec nos doudounes en guise d’oreiller et sommes restés en chaussettes. 😉 Le mieux pour être certain de ne rien oublier est d’aller voir directement sur les sites des cabanes/refuges où vous pensez passer la nuit quelles sont les recommandations.
Budget pour le tour du Saint-Bernard
Pour terminer on s’est dit qu’il pourrait être intéressant qu’on fasse un petit point sur le budget. Nous avons été engagé pour faire le tour mais toutes les dépenses faites sur place ont été réglées par nos soins et nous avons ainsi pu noter tout ce que nous avons dépensé. Bien évidemment le budget peut varier selon ce que vous manger (achat de pique-nique aux refuges ou si vous manger ce que vous avez emporté de la maison), de comment vous dormez (chambres privées ou dortoir) et des apéros. 😉
Voici le détail de nos dépenses:
Note: Les dépenses ci-dessus comprennent absolument TOUS les frais. Les montants sont donc le prix des nuits (souvent en demi-pension), les éventuels repas non compris, les parts de tarte, l’achat de pique-niques, le musée au col du St-Bernard, les boissons et même les apéros. 😉
Le tour fait officiellement 6 jours et 5 nuits, le budget peut donc être réduit en conséquence (nous avons fait 8 jours et 7 nuits car nous voulions absolument voir la comète à la cabane de Mille et faire le tour des lacs de fenêtre en plus).
Nous espérons que vous aurez apprécié ce gros article et que vous profiterez bien de votre randonnée! Pour notre part ce tour vient sans hésitation se positionner dans nos tops tours de randonnée en Suisse et c’est sans la moindre hésitation qu’on vous encourage à aller voir ça de vos propres yeux!
S’il vous reste des questions ou si vous avez envie de partager votre expérience sur ce tour avec nous et les lecteurs du blog, n’hésitez pas à nous laisser un petit commentaire.
Ce séjour dans la région du Saint-Bernard a été réalisé en collaboration avec l’office du tourisme du pays du Saint-Bernard. Nous avons été engagé pour venir dans la région et vous faire découvrir nos coups de cœur. La région nous a laissé carte blanche pour prévoir notre tracé, choisir nos logements etc… L’ensemble du séjour a été planifié par nos soins et personne ne savait que nous tenions un blog de voyage. Nous remercions chaleureusement le Pays du Saint-Bernard de nous avoir fait confiance pour ce projet.
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Patrick
Salut,
Si t’as aimé Frassati, (refuge et bouffe), que dire de Bonnatti…
Probablement le meilleur refuge (à tous points de vue, sauf le monde…)
de toute la vallée d’Aoste !
Fabienne
Hello,
Oh merci du conseil! Nous y sommes passés pour le café, mais on n’a pas vu grand chose de l’intérieur. Cette année avec le Covid ils ont malheureusement fermé la partie restauration/service (on peut par contre prendre des cafés à emporter et les boire dehors) mais ils sont quand-même ouvert pour la nuit (mais très vite complet, en tout cas pour les dates où nous y étions). La situation du refuge est en tout cas vraiment exceptionnelle!
PS: Merci pour la correction, je vais aller rectifier ça 😉
Patrick
P.S. Bonatti (s’écrit avec 1 n et 2 tt)… même moi je l’ai écrit faux !
marie
J’ai été particulièrement subjuguée par vos photos de nuit à la cabane de Mille ! Sublimes !
Benoit
Merci pour le compliment Marie, ça nous fait super plaisir!
sophie rollet
Vous êtes vraiment trop mignons tous les 2; vous nous faites vraiment rêver avec vos aventures. Je n’ai malheureusement pas le temps de faire la moitié de vos périples qui me font bien envie
Sarah
Merci pour ce topo très complet ! Comme vous le TMB ne m’attirait pas non plus après avoir expérimenté la portion en commun avec le tour du Beaufortain en France mais en me reseignant bien vu la multitude de variantes possibles je pense qu’il y a moyen d’en profiter sans trop de monde, et ce tour du Grand St Bernard pourrait se coupler à merveille avec le TMB pour un trek de 15 jours 🙂
Benoit
Hello Sarah,
Ben du coup j’ai été zieuter le tour du Beaufortain sur ton blog et ça donne bien envie en tout cas 🙂
Pour le TMB, je ne sais pas… de ce qu’on nous a dit dans les refuges, cette année il y a probablement 2-3 fois moins de monde que d’habitude à cause du Covid. Il y a toujours 2-3 fois trop de monde à notre goût 😉 (mais c’est vraiment beau donc on comprend bien…). Mais oui effectivement ça ferait une sacrée belle boucle entre le TMB et le tour du Saint-Bernard. D’ailleurs, probablement que ce mois de septembre sera le meilleure mois pour faire ça après les vacances d’été et sans tous les touristes internationaux 🙂
Partir Loin
Top votre article :).
Ces paysages donnent bien envie d’enfiler nos chaussures de rando.
Il aura fallu qu’on décide de vivre hors Europe pour s’intéresser de plus près à nos pays voisins rolala :).
Ça a vraiment l’air magnifique en tout cas par chez vous.
Antho et Maëva
Benoit
Hello Antho et Maëva,
On ne peut pas dire grand chose puisqu’on a vraiment commencé à s’intéresser à la Suisse en rentrant de notre 1er voyage au long cours 😉 Mais oui on est gâté niveau paysages alpins et rando par chez nous et on a bien l’intention de continuer nos petites découvertes par ici 😉
guillaume
coucou
encore merci pour toutes ces précisions… On pense le faire le dernier we de juin… est ce envisageable niveau enneigement?
Benoit
Hello Guillaume,
Franchement ça me parait difficile de passer le dernier we de Juin… nous on l’avait fait le 1er we de Juillet et c’était déjà limite! ça dépend toujours de l’enneigement évidemment mais je dirais qu’il y a peu de chance que ça passe
Emilie
Bonjour Fabienne et Benoît,
nous venons de terminer le tour Saint-Bernard (enfin nous avons fait la portion du col du grand Saint-Bernard jusqu’à Bourg-Saint-Pierre en 6 jours) et nous nous sommes beaucoup servis de votre blog, qui nous a été d’une précieuse aide. Sachez que La Tsissette, à nouveau ouvert depuis 2021, est le refuge le moins connu du tour et la rénovation est fantastique : les baies vitrées avec vue sur bouquetins, les petits dortoirs, les sanitaires etc. sont dignes d’un hôtel 😉 Nous étions juste 5 à y dormir, quel calme lors du repas du soir… Encore merci pour cet article et bon vent !
Benoit
Merci pour ton retour qui nous fait super plaisir à lire Emilie. Va falloir qu’on refasse un tour à la Tsisette alors 😉